Retournement de situation: DSK libéré sur parole | Alog News | www.africalog.com
home

Retournement de situation: DSK libéré sur parole

Jul 01, 2011

La justice américaine a décidé vendredi de libérer Dominique Strauss-Kahn sur parole, mais sans abandonner les poursuites pour crimes sexuels qui lui ont coûté son poste de directeur général du FMI et ruiné ses chances de participer à la présidentielle de 2012 en France.

Lors d'une brève audience surprise de dix minutes au tribunal pénal de Manhattan, le procureur Cyrus Vance a demandé au juge de lever le placement en résidence surveillée de DSK, à la suite de révélations qui ont décrédibilisé son accusatrice, une femme de chambre guinéenne de 32 ans. Cette dernière affirme que M. Strauss-Kahn a tenté de la violer le 14 mai dans sa suite de l'hôtel Sofitel de New York.

La justice a également décidé de lever la caution de six millions de dollars qui lui avait été imposée. Mais le procureur a refusé d'abandonner les poursuites, expliquant que le dossier n'était pas clos. Une prochaine audience reste fixée au 18 juillet.

M. Strauss-Kahn, portant une cravate bleu clair sur un costume sombre, a monté les marches du tribunal environ 40 minutes avant le début prévu de l'audience, en compagnie de son épouse Anne Sinclair, vêtue d'une veste blanche. Le couple, semblant réprimer un sourire, n'a fait aucun signe en direction des dizaines de journalistes qui attendaient derrière des barrières métalliques.

La nouvelle de la libération attendue de M. Strauss-Kahn, 62 ans, a fait l'effet d'un coup de tonnerre, selon l'expression de l'ancien Premier ministre français Lionel Jospin, l'affaire ayant coûté son poste à l'ancien patron du FMI et ruiné son espoir d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012.

D'après le New York Times (NYT), qui a révélé jeudi soir que le dossier d'accusation était sur le point de s'effondrer, il ne fait pas de doute qu'une relation sexuelle a bien eu lieu entre l'ancien directeur général du Fonds monétaire international et son accusatrice.

Mais les procureurs ne croient pas grand chose de ce que l'accusatrice leur a dit à propos des faits ni à propos d'elle-même, selon le journal, qui a cité deux enquêteurs.

Selon le NYT, les enquêteurs ont la conviction que la femme de chambre âgée de 32 ans leur a menti à plusieurs reprises depuis le début de l'affaire le 14 mai. Ils la soupçonnent d'être impliquée dans des activités criminelles telles que trafic de stupéfiants et blanchiment d'argent sale.

Plusieurs individus ont déposé, au cours des deux dernières années, de l'argent liquide, pour un total de 100.000 dollars, sur son compte en banque, selon le journal. Elle aurait aussi menti à propos de sa demande d'asile aux Etats-Unis, où elle vit depuis 2002.

Lors d'une conversation téléphonique avec un homme condamné pour trafic de drogue, elle a discuté de l'intérêt de poursuivre les accusations contre M. Strauss-Kahn moins de 24 heures après le début du scandale, le 14 mai, ajoute le quotidien. Cette conversation a été enregistrée par les enquêteurs.

Interrogé vendredi par le New York Times, l'un des avocats de la femme de chambre, Kenneth Thompson, n'a pas démenti ces informations. Mais il a estimé que rien ne change le fait très important qui est que Dominique Strauss-Kahn a commis une agression sexuelle violente. – avec AFP