Le 26 août, pour leur première fois, les membres de l’ADP (Alliance pour la Démocratie
et le progrès) ont animé une conférence, au siège de l’UFC (Union des forces du changement) à Ratoma-centre. Autour de la table, Mme Zalikatou Diallo, secrétaire nationale du PEDN, Aboubacar Sylla, président de l’UFC, Jean Marie Doré, président de l’UPG, Bah Oumar, président du PUL. La liste n’est pas exhaustive. Le porte-parole de l’alliance, M. Sylla a dit que l’objectif de leur conférence était de parler sur les motifs, fondements, objectifs de l’ADP ainsi que faire leur point de vue sur l’actualité politique nationale. De ce dernier point, Aboubacar Sylla abordera les points suivants : le fichier électoral, la CENI, la dissolution des Conseillers communaux et communautaires, la neutralité de l’administration, l’accès des partis politiques de l’opposition aux médias d’Etat.
Parlant du fichier électoral, l’ADP se dit favorable à sa révision, conformément à la loi. Elle s’oppose à toute reprise intégrale du recensement pour les raisons liées au respect des dispositions constitutionnelles et légales du pays, de la situation financière et économique du pays. «Il serait difficilement concevable que dans un pays où tout est à faire, où tous les services socio de base sont dégradés, où les Guinéens peinent à assurer leur pitance quotidienne, que l’on puisse engloutir des montants aussi élevés qu’ils se chiffrent à une vingtaine de millions de dollars pour faire une opération de recensement, qui, somme toute n’est vraiment pas indispensable.»
Insistant que cela démotiverait nos bailleurs de fonds. L’autre raison de l’ADP à s’opposer à la reprise du recensement des électeurs est liée au temps. Elle estime qu’il sera impossible d’organiser les législatives à la fin de cette année s’il y une reprise intégrale du recensement. Le retard dit le porte-parole de l’ADP, sera accentué par la saison pluvieuse. La raison principale, c’est que la reprise intégrale du recensement «va réduire la légitimité du Président de la République. Cela signifierait que le fichier électoral à partir duquel l’élection présidentielle s’est déroulée ne serait ni suffisamment propre, ni suffisamment fiable pour pouvoir servir les législatives. Cela signifierait donc que l’élection présidentielle ne se serait pas déroulée dans les conditions légales et réglementaires précises.»
Touchant le sujet de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, l’ADP déclare que tout le monde est unanime pour sa dissolution. Du fait, dit-elle, les défaillances «majeures que cet organe a fait courir à la République au premier tour, à l’entre deux tours et au second tour de la Présidentielle. Nous ne voudrions pas qu’une situation pareille se répète», a dit M. Sylla. Qui croit savoir que les clivages, les antagonismes régionaux-ethniques subsistent encore dans les mémoires.
L’ADP estime donc que la restructuration de la CENI est un impératif. Elle n’a pas aimé la réélection récente du controversé Lounsény Camara, comme président de la CENI.
La CENI doit être réadaptée au nouveau paysage politique national, mais avec le respect des règles ayant permis l’élection des membres actuels de la CENI en octobre 2007. «Si nous avons une CENI consensuelle, on aura plus de problème, car, elle est le problème fondamental dans le pays.»
L’ADP estime qu’une solution doit être urgemment trouvée au problème de cette CENI.
L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès rejoint le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition au sujet des Conseillers communaux. Elle demande le respect des lois en la matière et donc le rétablissement de ces Conseillers jusqu’à ce que leur culpabilité et leur condamnation soient établies par les juridictions. Même si leur mandat a expiré, a dit le porte-parole de l’ADP. Elle a exprimé ses inquiétudes liées à ce qu’elle a appelé de «surplace dans le dialogue national. Nous souhaitons que ce dialogue national soit un vrai dialogue entre tous les acteur ». Et de regretter que «tous les actes posés par le gouvernement concourent à une reprise du recensement. Le gouvernement aurait reçu déjà 2 000 kits alors qu’au premier recensement principal, le pays n’en avait utilisé que 1 000 kits. Nous avons l’impression que derrière le dialogue dont on parle, il y a une intention cachée. D’autant qu’on nous dit que la révision doit permettre de doter chaque guinéen d’une carte d’électeur et d’une carte d’identité sécurisées.»
L’ADP regroupe des partis politiques qui ont en commun la même vision, les mêmes objectifs, la même démarche, relativement à l’organisation des élections législatives, communales et communautaires. «Nous avons décidé de mettre en commun nos forces pour avoir les meilleures chances possibles pour créer un groupe parlementaire fort au niveau de la future Assemblée nationale, de manière à faire d’elle un véritable contrepouvoir qui puisse lui permettre de jouer le rôle qui lui est dévolu dans notre Constitution. Nous avons donc décidé de nous unir pour que nos forces mises ensemble, nous permettent de hâter autant que possible la finalisation de cette transition… Nous sommes une opposition responsable et constructive, qui veut constituer une force d’alternance et de jugement d’idées pour que notre pays puisse résoudre les problèmes qui l’assaillent et pour que la gouvernance politique, économique et sociale de notre pays soit améliorée. Aucune règle n’a été fixée pour le moment pour en faire une alliance électorale. Notre alliance est une alliance d’abord politique. Nous avons décidé plus tard de fixer les règles et les modalités qui vont nous permettre d’en faire une alliance effectivement électorale…», a dit le porte-parole de l’ADP.
Mais l’ADP n’a pas de président alors qu’elle dispose de deux porte-parole: Lansana Kouyaté du PEDN et Aboubacar Sylla de l’UFC. Répondant à la question portant sur le doute entretenu par le PEDN, du fait de sa présence dans la mouvance gouvernementale et au sein de l’ADP, les membres de la troisième force politique nationale ont déclaré ne pas «décanter la pensée des gens qui veulent appartenir à leur alliance.» Et Jean Marie Doré ne manque pas d’arguments. Selon lui, c’est «l’évolution qui implique le mouvement des hommes.» Ils ont également réfuté le jugement de certains observateurs qui pensent que leur alliance est une alliance de frustrés.
Les uns pour avoir appartenu à l’Alliance arc-en-ciel qui a porté Alpha Condé au pouvoir mais qui les a «mal récompensé», les autres, anciens de la Transition, qui sont accusés d’avoir été de beaucoup dans la situation catastrophique de l’économie guinéenne actuelle. Le troisième groupe étant de particules de partis politiques qui n’ont même pas eu les moyens et l’électorat pour être candidats à la présidentielle de 2010.
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