Elections Cameroon (Elecam), l’organe électoral camerounais, a commencé à publier la liste électorale vendredi 23 septembre. A Yaoundé, certains bureaux d’Elecam ont été assaillis par des électeurs impatients de s’assurer que leurs noms ont bien été enregistrés. De fait, quelques noms ne sont pas reproduits. «J’en ai marre ! Comment pouvez-vous me demander de revenir? J’ai déjà obtenu une permission pour venir vérifier mon inscription. Il m’en faudra une autre et de nouveaux frais pour le taxi.» Courroucée, la dame qui parle ainsi n’a en effet pas vu son nom sur la liste électorale affichée en partie au «bureau du lac».
Elle crie sur une employée d’Elecam qui lui répond. « S’il n’y a que ces revendications, comment peut-on dire que nous travaillons mal ?» Il y a en effet des milliers d’inscrits dans ce centre qui rassemblent des dizaines de bureau de vote de la capitale camerounaise. La police intervient pour faire sortir les mécontents qui se regroupent.
Comme cette dame, plusieurs personnes n’ont pas vu leurs noms. Quelques dizaines d’entre elles ont exprimé le désir de se faire enregistrer à nouveau. « Vous vous rendez compte, je dois maintenant dépenser de l’argent pour être inscrit. Je dois faire des photocopies de ma carte d’identité, de mon récépissé d’inscription. Or je n’ai pas cette pièce ici. Cela m’oblige à revenir, à prendre du temps et des frais supplémentaires pour le transport.» En sortant de la salle exiguë où l’on se bouscule pour consulter les listes, cet homme critique le fonctionnement d’Elecam. Nombre de mécontents ne sont pas prêts à revenir. Pour diverses raisons : «Je ne sais pas où j’ai mis mon récépissé d’inscription.» Déjà, plusieurs dizaines de réclamations ont été enregistrées.
Selon la loi, les cartes d’électeurs doivent être distribuées 25 jours avant le scrutin. Elles sont donc largement en retard pour un scrutin prévu le 9 octobre. En attendant ce lundi 26 septembre les premières distributions de cartes annoncées, les vieilles contestations se font jour. Des triplons et des doublons sont visibles sur la liste qui est disponible dans ce bureau d’Elecam.
Beaucoup de noms ainsi concernés sont des personnels des forces armées. «On a bien dit que Elecam n’était pas prêt. Et ça ne fait que commencer», se plaint Michel Ngwa, un militant de l’opposition qui passe par là. La liste n’est en effet pas complète. Mais les employés du bureau rassurent. Tout le monde devrait être enregistré.
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