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La CNTG vers la scission? Deux Bureaux Confédéraux en place

Sep 26, 2011

La question n’est pas forte car au regard de l’évolution de la situation, il n’est pas du tout exagéré de se demander sur l’avenir de la mère des structures syndicales guinéennes.

En effet, au terme du 16ème congrès de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée, un nouveau bureau confédéral a été élu. Un plébiscite pour le candidat au poste de Secrétaire général, Ahmadou Diallo et sa liste. Pour la simple raison que les deux autres candidats, Yamoussa Touré et Mme Pierrette Tolno avait boycotté les travaux du congrès. Les motifs de cette désertion seront finalement donnés dans une déclaration dont nous avons proposé un très large extrait dans une mise en ligne précédente.

Dans la soirée de ce lundi, 26 septembre 2011, la presse a été conviée à la bourse du travail, siège de la CNTG où lui sera remis deux documents de la part du nouveau bureau confédéral:

- le premier sur le déroulement du 16ème congrès de la CNTG dans lequel sont donnés les deux temps forts qui ont marqué l’événement à savoir: l’organisation d’un symposium sur le cinquantenaire de la CNTG au palais du peuple et la tenue du conseil syndical national qui a mis au crible des critiques démocratiques différentes propositions d’amendements formulés par les mandants.

Il y est précisé qu’«à l’issue des débats houleux mais empreints de sincérité, les différents textes juridiques ont été adoptés par le conseil le 22 septembre dans la salle du congrès du palais du peuple. La journée du 23 septembre 2011 a connu l’organisation des congrès des fédérations dirigés par les délégués du Bureau confédéral.»

Le document précise d’autre part: «à l’issue de ces congrès, chaque fédération a élu les trois membres devant siéger au Bureau confédéral en vue d’élire le secrétariat exécutif.» Et que «l’élection du Secrétariat exécutif a été précédée de la mise en place de deux commissions qui sont: la commission des mandats et la commission des élections.»

Le document donne par ailleurs la raison du boycott par Yamoussa Touré et compagnie: «Dans la gestion des opérations électorales, 15 membres sur 113 ont exigé la relecture de tous les textes adoptés par le conseil syndical. Cette demande mise aux voix a été rejetée par une majorité écrasante des membres du congrès.

A la suite de ce vote, une minorité [ndlr : Yamoussa Touré et compagnie] a demandé le report des élections au lendemain, dimanche 25 septembre 2011. Cette autre proposition a été mise aux voix et rejetée par une majorité écrasante, c’est-à-dire à la suite de ce vote qu’une minorité des congressistes a opté pour la politique de la "chaise vide", malgré la médiation de Monsieur le Ministre de l’alphabétisation Bamba Camara, syndicaliste, de Monsieur Lousény Camara Président de la CENI, syndicaliste et la Commission d’élection en présence du délégué de la CGT de France, de celui de la CSC Belgique, des Centrales syndicales sœurs (USTG, UDTG, ONSLG) et des représentants du Ministère du Travail (le chef de cabinet et l’Inspectrice du travail).

Le document de poursuivre: «après que toutes les démarches soient restées vaines, la Commission électorale a engagé la procédure des élections du Secrétariat exécutif de la CNTG par: une nouvelle vérification des mandats pour être en conformité avec les règlements du congrès; le constat a révélé la présence de 98 électeurs sur les 113 donc le quorum était largement atteint pour le congrès.»

C’est au terme «de cette vérification, relève le document, que le bureau exécutif sortant a présenté aux congressistes les rapports d’activités et financier qui ont été discutés, amendés et adoptés à l’unanimité.» Ainsi, les opérations électorales on donné «un nouveau Bureau du Secrétariat exécutif élu démocratiquement» et qu’AfricaLog vous a proposé dans une mise on line précédente.

- quant au second document remis à la presse, il consiste en une lettre sous les signatures du nouveau Secrétaire général du bureau confédéral de la CNTG, Ahmadou Diallo et d’«un secrétaire».

Cette correspondance est adressée à la CSI, CSI-Afrique, OUSA, CGT, CFDT, CSC, CNV, SIT et au directeur du BIT pour le sahel à Dakar.

Voici le contenu de cette lettre: «Le Bureau Confédéral de la Confédération National des Travailleurs de Guinée (CNTG), informe avec regret le Bureau International du Travail (BIT) et l’ensemble des organisations syndicales internationales, de l’ingérence du gouvernement guinéen dans l’élection du Secrétariat exécutif de la CNTG.

Des menaces et intimidations ont été proférées à l’endroit de certains délégués au 16ème congrès. Malgré cela, des délégués au congrès ont accompli avec courage leur devoir syndical en mettant en place un Secrétariat exécutif de 21 membres dont le Secrétaire général est le Camarade Ahmadou Diallo, le 24 septembre 2011 au Palais du peuple.

De cette date, un battage médiatique par la RTG [ndlr : médias d’Etat] s’opère en faveur d’un groupuscule de dissidents à la solde de leur maître.

Un groupe qui veut que la liberté syndicale soit entravée en guinée et que la liberté syndicale soit un rêve.

C’est pourquoi, le Bureau Confédéral de la CNTG sollicite le soutien, l’appui et l’intervention de vos organisations respectives pour promouvoir la démocratie et sauvegarder la liberté syndicale en Guinée.»

Alors que l’on s’y attendait moins, car toutes attentions étaient focalisées à la primature pour connaitre le résultat des discussions entre le pouvoir et l’opposition un communiqué tombe à la fin du journal télévisé pour informer de «la tenue du 16ème congrès de la CNTG. A travers le respect des textes, les congressistes ont élu à l’unanimité un bureau de 21 membres dirigé par Yamoussa Touré, désormais Secrétaire général de la CNTG. A noter que Mme Pierrette Tolno est la première adjointe et M. Boubacar Barry est le deuxième adjoint. Le nouveau bureau s’engage à défendre l’intérêt des travailleurs dans le respect de la doctrine syndicale. Nous y reviendrons», devait conclure la présentatrice du journal.

Ainsi qu’on le voit, la première centrale syndicale guinéenne serait au bord de la scission. Pour la première fois, en 50 ans, les tiraillements au niveau de cette structure vont jusqu’à la mise en place de deux bureaux confédéraux.

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