Robert Bourgi, le conseiller officieux du président français pour l'Afrique, a déclaré à la police s'être "trompé" en accusant le président sénégalais Abdoulaye Wade d'avoir remis des fonds occultes à des hommes politiques français, a affirmé lundi son avocat.
Confirmant une information de RFI, Me Eric Dupond-Moretti a déclaré à l'AFP que son client Robert Bourgi "a dit aux policiers qu'il s'était trompé concernant Abdoulaye Wade et son fils", lors de son audition par les enquêteurs de la brigade financière de Paris jeudi dernier.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour entendre M. Bourgi, qui reconnaît lui-même n'avoir aucune preuve matérielle de ce qu'il avance.
Robert Bourgi, avocat franco-libanais, conseiller officieux Afrique de l'ex-président Jacques Chirac, puis de l'actuel président Nicolas Sarkozy, avait accusé les 11 et 12 septembre dans plusieurs médias des présidents africains d'ex-colonies françaises, dont M. Wade, d'avoir versé 20 millions de dollars transportés dans des mallettes à M. Chirac, à son ex-bras droit et ex-Premier ministre Dominique de Villepin, et à Jean-Marie Le Pen.
Jeudi devant les policiers, "son audition a été extrêmement précise. Il a été amené à dire qu?il s?était trompé, il a évoqué le nom des chefs d?Etat africains qui ont alimenté les campagnes électorales en France et il a dit que s?agissant des MM. Wade, père et fils, il s?était trompé", avait précisé Me Dupond-Moretti sur RFI.
Auprès des policiers, M. Bourgi a démenti "l'existence même d'un transfert" de fonds de MM. Wade à des politiques français, avait ajouté Me Dupond-Moretti.
"Je crois que tout le monde peut se tromper et qu?il y a dans tout ça, comme vous l?imaginez, un peu d?émotion et la démarche d?un homme courageux, d?un homme qui a envie de dire un certain nombre de choses, qui n?est téléguidé par strictement personne", avait justifié l'avocat de M. Bourgi.
Pour le reste, "il a confirmé l?ensemble de ses déclarations, à l?exception de ce qu?il avait dit s?agissant des Wade, père et fils", avait ajouté Me Dupond-Moretti.
Le président Wade faisait initialement partie des chefs d'Etat incriminés, M. Bourgi l'accusant d'avoir remis un million de dollars, ce qu'avait alors catégoriquement démenti la présidence sénégalaise qui avait annoncé son intention de porter plainte pour diffamation.
Avaient également été mis en cause le président congolais Denis Sassou Nguesso, le président burkinabè Blaise Compaoré, ainsi que les ex-présidents gabonais et ivoirien Omar Bongo Ondimba et Laurent Gbagbo. – AfricaLog avec AFP