Il accuse: «tout ce qui se passe à la CNTG aujourd’hui, elle en est responsable…» Ainsi que l’on le remarque à travers ces propos, c’est un Yamoussa Touré très remonté contre la Présidente du Conseil National de la Transition (CNT) qui s’est ouvert à la presse, il y a 48 heures.
En effet, l’ex-Secrétaire général adjoint de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) et candidat déclaré et déterminé à la succession de Hadja Rabiatou Diallo à la tête du Bureau Confédéral de la CNTG n’a pas du tout, mais pas du tout bien accueilli les récents propos de cette dernière qui tranchait en faveur de son adversaire, en l’occurrence Ahmadou Diallo, comme étant "l’élu légitime" au terme du dernier congrès de la centrale syndicale proche du pouvoir.
Quelques morceaux choisis de cette sortie de Yamoussa Touré contre Rabiatou Sérah Diallo: «Je voudrais vous dire simplement que les propos tenus par la camarade Rabiatou Sérah Diallo, sont des propos qui ne sont pas fondés. Parce que, elle-même, n’était pas dans la salle du congrès.»
Soulignant que dès après son discours d’orientation, elle avait quitté la salle, Yamoussa Touré estime dès lors que «quand elle tient des propos fallacieux, je pense que c’est pour jeter de la poudre dans les yeux des Guinéens. Moi, je pense que Rabiatou étant une syndicaliste, elle a été ma collaboratrice à la CNTG et nous avons travaillé étroitement.» Pour lui, Hadja Rabiatou devrait avoir «la probité morale en disant tout au moins qu’elle n’a jamais assisté au 16ème congrès.» Il lui sera notifié que Rabiatou l’avait reconnu lors de sa sortie.
Sur la légitimité annoncée par Hadja Rabiatou de l’élection d’Ahmadou Diallo à la tête Bureau Confédéral de la CNTG, le sang de Yamoussa Touré ne fera qu’un tour. Et il lâche: «Mais elle n’a aucune capacité. De quel droit se targue-t-elle pour légitimer un congrès ? Elle n’a pas cette qualité. Elle est Présidente du CNT. Elle n’a aucune attribution, elle n’a aucune vertu pour valider ou invalider un congrès. Et je m’inscris en faux parce que tout ce qu’elle est en train de faire, c’est qu’elle s’est érigée en une agence de promotion en faveur du groupe d’Ahmadou [Diallo]. Ce qui est anormal.»
Pour Yamoussa Touré, Rabiatou «devait plutôt avoir le sens de probité morale ; nous appeler, voir, examiner, analyser la situation. Parce que tout ce qui se passe à la CNTG aujourd’hui, elle est nettement responsable des distorsions qui ont éclatées au sein de la CNTG.»
Il enfonce: «Elle a été à la base essentielle de tout ce mouvement de discorde.» Justification de Yamoussa: «Ecoutez, il y a eu un congrès. Un congrès qui n’a pas obéit aux textes juridiques qui régissent la CNTG… Pour moi, ce congrès est illégal.»
On se souvient de la position de Rabiatou face à cet argument. Rappel: «Le Conseil syndical devrait se pencher sur les textes. J’aurais été Yamoussa, le 22 janvier [ndlr : le 22 septembre] j’allais claquer la porte dès ce jour pour dire "je ne suis pas d’accord. Les textes ne sont pas respectés, je ne suis pas d’accord." Il aurait dû claquer la porte dès ce jour.»
Réaction de Yamoussa Touré: «Ce sont des propos tenus par Rabi [ndlr : Rabiatou] qui ne sont pas fondés. On ne peut pas aller au congrès sans respecter les préalables organisationnels, les principes juridiques qui régissent un congrès. Ce n’est pas moi qui les ai faits. Ayant sollicité le poste d’inspecteur général, il [Amadou Diallo] aurait dû démissionner pour se conformer aux textes, dont l’article 17.»
Pourquoi n’a-t-il pas lui, Yamoussa, exigé la démission de M. Diallo? Yamoussa Touré de répondre : «Justement, nous avons posé le problème. C’est qu’il n’y a pas eu de Conseil syndical. C’est au niveau du Conseil que l’on devrait débattre de tout ça. Mais, dans une salle de congrès où les gens rentrent et sortent, et ils pensent qu’ils ont tenu un Conseil syndical, dans une salle impropre à la morale syndicale, nous avons dit non. On a dit non, ce n’est pas comme ça. Il faut que l’on exige la lecture, la relecture des textes juridiques afin que l’on puisse s’accorder sur la propreté du congrès, sur la légalité du congrès. Ce sont des préalables.»
Revenant à la charge, Yamoussa dénie même la régularité de l’élection en juin de Rabiatou comme membre du Conseil d’Administration de la CSI à Genève: «Ça été fait de façon floue, car elle n’était pas membre sortant du bureau du Conseil d’Administration.»
Des propos qui ne trahissent point, ainsi qu’on le voit, les sentiments d’un homme aujourd’hui frustré et qui met feu de tout bois: «Rabiatou n’a jamais été transparente dans l’exercice de ses fonctions syndicales. Souvenez-vous, un congrès qu’elle n’a pas assisté. Dès après le congrès, disons, la parodie de congrès que les Ahmadou ont organisé, le bureau d’Ahmadou s’est transporté nuitamment chez Rabiatou où ils ont dansé et Rabi a sorti des larmes de joie. Elle a automatiquement donné la clef de son bureau à Ahmadou Diallo, de façon unilatérale, sans aucune forme de procédure. Rabi sait qu’à ce poste, elle doit éviter toute confusion, elle doit pouvoir observer sa probité morale au nom de la République.»
Yamoussa Touré estime que Rabiatou a agi «de façon unilatérale, partisane. Elle veut faire croire aux gens que l’élection du camarade Ahmadou est validée ! Ce n’est pas la CSI qui valide, encore moins le BIT. Ce sont les travailleurs guinéens qui valident parce que nous sommes l’émanation de la classe ouvrière guinéenne. Seuls les travailleurs en Guinée valident une élection. Donc, les documents, disons la circulaire soi-disant de la CSI, que Rabi a exhibée, c’est une circulaire qui n’a pas de valeur ; qui n’a pas de valeur du tout.»
Sur l’attaque de la bourse du travail, siège de la CNTG, la version de Yamoussa Touré qui est indexé comme commanditaire de l’acte : «je m’inscris en faux. Ma tête ne ressemble pas à un fauteur de trouble. J’ai assumé des responsabilités surtout actuellement le Secrétaire générale de la Fédération professionnelle de l’information, et aujourd’hui, je suis le Secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée. Et il faut que vous sachiez que je ne ressemble pas à un fauteur de trouble. Ce sont les loubards de Cosa, de Bambéto qu’ils ont transportés à la bourse du travail.»
Quel sera le prochain épisode?
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