L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est atteint d'un cancer du larynx, a annoncé samedi dans un communiqué l'Hôpital Syro-Libanais de Sao Paulo où il a été admis, une nouvelle qui a pris par surprise le Brésil où il reste une référence politique majeure.
L'ancien président très charismatique, qui a gouverné le Brésil de 2003 à 2010 et a fêté ses 66 ans il y a deux jours, a subi des examens qui ont montré qu'il était atteint «d'une tumeur localisée dans le larynx», et il subira un traitement de chimiothérapie, précise l'hôpital.
«Le patient se porte bien et doit suivre le traitement sous forme ambulatoire», indique-t-on de même source.
Le porte-parole de l'Institut Citoyenneté, fondé par Lula à sa sortie du pouvoir, José Chrispiniano, a précisé dans un communiqué samedi que le président, ex-fumeur, «s'était rendu à l'hôpital car il avait mal à la gorge». Connu pour sa voix rauque, il était également «plus enroué que la normale», souligne la presse.
Le président commencera la chimiothérapie lundi, selon M.Chrispiniano.
Un porte-parole de l'hôpital a dit que le chef de file du Parti des Travailleurs (PT-gauche) devrait quitter l'établissement dans l'après-midi de samedi. On ignore combien de séances il devra subir, selon la source.
Lula, un ancien mécanicien, a quitté le pouvoir après huit ans de présidence l'an dernier avec une popularité record de 80%. Durant son mandat, il a appliqué des programmes sociaux qui ont permis à plus de 29 millions de Brésiliens de sortir de la pauvreté et placé son pays au centre de la scène diplomatique internationale.
Après avoir quitté le pouvoir et réussi à faire élire sa dauphine politique, Dilma Rousseff, 63 ans, une ex-guérillera sous la dictature (1964-85), Lula est resté actif en donnant des conférences à travers le monde et en recevant divers hommages comme le titre de Docteur Honoris Causa à la Sorbonne en septembre dernier.
Il a gardé également un rôle essentiel de coordination politique au sein de son Parti des travailleurs (PT, au pouvoir).
Il a ainsi inauguré un pont cette semaine à Manaus, en Amazonie au côté de la présidente Rousseff avant de fêter son anniversaire à Sao Bernardo do Campo, dans la banlieue de sao Paulo, où il vit.
«Je suis fier d'avoir consacré plus de la moitié de mes 66 ans à la lutte pour la conquête de la démocratie de ce pays», a dit Lula dans une vidéo postée sur le site de son institut pour répondre aux messages de «Bon anniversaire» envoyés par des admirateurs.
L'Hôpital Syro-Libanais de Sao Paulo où Lula sera soigné est spécialisé dans le traitement contre le cancer et avait traité José Alencar, vice-président de Lula, qui avait succombé en mars dernier à un cancer généralisé dans la région abdominale, qu'il avait développé depuis 1997.
Lula a reçu un message de soutien et de sympathie de la part de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, qui lui a souhait un «prompt rétablissement». Elle avait subgi elle-même en 2009, en pleine campagne électorale, un traitement pour un cancer du système lymphatique à la suite duquel les médecins l'ont déclarée complètement guérie.
«En mon nom et en celui de tous les membres du gouvernement, je me joins au peuple brésilien pour souhaiter un prompt rétablissement au président Lula», a déclaré Mme Rousseff dans un communiqué.
Lula «est un leader (...) qui grâce à sa force, sa détermination et sa capacité à dépasser les adversités de tous genres, va également vaincre ce défi», a-t-elle dit.
Des messages de soutien à Lula sont aussi venus des présidents du Paraguay, Fernando Lugo, et de l'Equateur, Rafael Correa, qui se sont exprimé samedi en marge du sommet ibéro-américain qui se déroulait à Asuncion.
Fernando Lugo, 60 ans, s'était aussi vu diagnostiquer un cancer lymphatique en août 2010 et avait subi six séances de chimiothérapie à Sao Paulo et Asuncion. En décembre, ses médecins ont dit que les tumeurs avaient disparu.
Le président vénézuélien, Hugo Chavez, 57 ans, lui aussi diagnostiqué avec un cancer fin juin, a été opéré et traité à Cuba. Le 20 octobre, il a déclaré «être débarrassé de la maladie». – AfricaLog avec agence