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Que retenir du dialogue au palais présidentiel?

Nov 15, 2011

Qui l'eût cru? En tout cas, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le Président de la République, Professeur Alpha Condé a réussi la première étape de son pari de parvenir à réunir, ne serait-ce que pour une soirée, les leaders politiques ; même ceux qui lui étaient "hyper" hostiles. Une attitude que le Chef de l’Etat s’était empressé de prendre avec philosophie dès l’annonce de cette rencontre: «La plupart d’entre eux et moi, nous avons mené les mêmes combats dans l’opposition. Il y a beaucoup de malentendus. C’est dû au fait, peut-être, que l’on ne dialogue pas assez. Je vais les rencontrer pour qu’on montre d’abord que nous sommes des frères, que nous nous sommes battus ensemble pour que ce pays change ; et qu’il est nécessaire qu’on trouve les moyens de nous donner la main pour que le pays change.»

Naturellement, au premier chef, son challenger du second tour de l’élection présidentielle de 2010, Cellou Dalein Diallo qui, au sortir de l’audience, avait des propos qui témoignaient le soulagement du cœur, surtout lorsque le Président leur a dit «d’associer les partis politiques, ses collègues des anciennes Forces vives à toutes les décisions importantes concernant l’avenir de la Nation. Et il [ndlr : le Président Alpha Condé] a dit qu’il était à la disposition des partis politiques pour intervenir afin que le dialogue entre la CENI, le Gouvernement et les partis politiques puisse avancer rapidement afin que toutes les décisions concernant les élections législatives soient prises par consensus», a rapporté le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, au sortir de la rencontre qui a duré trois heures d’horloge.

Les embrassades et autres éclats de rire qui fusaient de la grande salle d’audience du Palais "Sèkhutureya" ainsi que les images de la télévision d’Etat en disaient long de ces "retrouvailles" de ce mardi, 15 novembre 2011 lorsque l’horloge marquait les 3 heures de l’après-midi.

Tout de blanc vêtu, Alpha Condé est venu serrer la main de chacun des leaders présents. Oui, présents. Car, au-delà de la liste officielle revue à la hausse de 10 invités, il y en avait beaucoup plus. Parler d’une vingtaine ne serait pas exagérée.

Les témoignages des "frustrés" de l’Alliance Arc-en-ciel qui avait soutenu Alpha Condé au second tour ont retenu l’attention de plus d’un.

Dr Ibrahima Kassory Fofana du GPT : «De manière claire, avec une volonté réelle affichée, le Président de la République, avec beaucoup d’humilité, a expliqué à la classe politique qu’il est ouvert, peut-être qu’il a fait des erreurs, peut-être qu’il y avait des incompréhensions, mais qu’à partir de maintenant, nous allons cogérer les problèmes nationaux de manière que la voie consensuelle soit la voie pour régler les problèmes guinéens. Et je crois qu’il y a eu une discussion à bâtons ouverts [sic], dans un esprit, je dirais familial, qui est de nature à pouvoir dire que la Guinée peut espérer conduire le reste du processus des élections pour la démocratie dans la paix et la quiétude …»

Mamadou Diawara dit Yaourt de Guinée, leader du PTS : « Depuis 37 ans que je connais le Président [ndlr : Alpha Condé], c’est aujourd’hui que nous avons partagé les déclarations politiques. Aujourd’hui, il a franchi le cap de Président de la République. Il est devenu non seulement Président de la République, mais il est aujourd’hui homme d’Etat. En ce sens, qu’il a su rassembler, il a su trouver les mots justes pour le rassemblement. Tout le monde dans la salle, chacun s’est exprimé comme il le faut. Et je crois, qu’à partir d’aujourd’hui, la Guinée repart sur de très bonne bases. C’est tout ce que je peux dire et je crois que ça été l’une des plus grandes réunions que la Guinée ait connues depuis 1958. Ça, c’est plus qu’historique, c’est un phénomène. C’est phénoménal !»

Boubacar Barry, leader du PNR, était lors de l’entre-deux-tours de la présidentielle, celui qu’il ne s’était allié à aucun des deux candidats au second tour et n’avait donné aucune consigne de vote. Il s’est dit centriste jusqu’au bout. Il était présent à la rencontre de ce 15 novembre: «Il [ndlr : Alpha Condé] nous a demandé de nous rassembler. Il nous a dit qu’il est le Président de la Guinée, il est le Père de la Nation. Et c’est son devoir, lorsqu’il estime que les fissures deviennent grandes, de rassembler tout le monde pour combler cette fissure-là. Donc, il a appelé tous les leaders, il a ouvert ses portes, il a ouvert son bureau, il a appelé tous les leaders au consensus, au dialogue, à la discussion, et que c’est simplement dans la discussion qu’on trouvera des solutions aux problèmes du pays. Pour les élections législatives, il a dit que la CENI et les partis politiques doivent échanger, discuter parce que les partis politiques sont parties prenantes du processus électoral. Discuter pour trouver le consensus qu’il faut pour qu’une date puisse être fixée pour les élections avec l’accord commun de tout un chacun.»

Comme on le remarque, la rencontre et les échanges qui l’ont caractérisée ont été francs et directs. Le bénéfice est pour le Peuple de Guinée qui doit dans la quiétude désormais, «… bénéficier de ses richesses. Ce que nous faisons. Nous pensons donc que chacun des leaders a le même souci » comme l’avait, du reste précisé le Chef de l’Etat, la veille de cette rencontre. N’avait-il pas suggéré qu’il faille «… qu’on lève les malentendus et qu’on ait les meilleurs rapports comme nous l’avions quand nous étions dans l’opposition.»

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