La Guinée devient le dixième Etat membre du CILSS
Dans le cadre de la gestion des crises alimentaires, une réunion des Ministres de l’Agriculture de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), ainsi que de la Mauritanie et du Tchad vient de se tenir à Conakry, la capitale guinéenne.
L’objectif était justement, l’adoption d’une Charte sur la prévention et la gestion des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest. En effet, la Charte se veut un code de bonne conduite qui définit les principes de base que les donateurs d'aide alimentaire et les autorités nationales des pays s'engagent à respecter afin d’éviter les effets pervers de cette aide. Et comme l’a précisé le Commissaire de la CEDEAO chargé de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en eau, Salifou Ousseini, «en adoptant donc cette charte, je pense que là, nous posons le fondement-même, justement pour une fédération des énergies. D’abord, il faut savoir rassembler tous les acteurs, mettre chacun à la place qu’il faut.»
A la faveur de cette réunion, les Ministres ont été reçue en audience par le Président de la République, Professeur Alpha Condé au Palais "Sèkhutureya".
A cette occasion, il a été porté à la haute attention du Chef de l’Etat, par la voix du Ministre tchadien de l’Agriculture et de l’Irrigation, Djimé Adoum, que «les quinze autres Etats membres ont tous voté à l’unanimité afin que la République de Guinée soit membre du Comité Permanent Inter Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) », devenant ainsi le dixième Etat membre du Comité Inter-Etats pour la lutte contre la sécheresse.
Au sortir de cette audience, le Commissaire de la CEDEAO chargé de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en eau, Salifou Ousseini a déclaré à la presse que le Chef de l’Etat a apprécié l’admission de la Guinée au sein du CILSS. Il dira que le Professeur Alpha Condé a donné des sages conseils par rapport à l’adoption de la Charte sur la prévention et la gestion des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Selon le Commissaire de la CEDEAO, «Après avoir donné l’exemple de son pays où il a dégagé d’importants moyens pour le développement du secteur agricole, le Professeur Alpha Condé a demandé à ce que les Ministres puissent convaincre leurs Chefs d’Etats respectifs pour que les moyens soient mis à la disposition de ce secteur et pour que le marché intra-communautaire soit organisé.»
M. Ousseini a conclu en regrettant que «sur les 7 milliards de population du Monde, les 80% ne vivent pas comme cela se devrait et conséquemment l’Afrique de l’Ouest qui est frappée par la sécheresse doit prendre des mesures qui s’imposent pour produire suffisamment et commercialiser les produits agricoles au sein de l’espace CEDEAO et du CILSS.»
La rencontre des Ministres a été précédée d’un conclave de trois jours des 116 experts des pays-membres et organisations partenaires. Il faut souligner que la rencontre de Conakry visait à conforter la production locale des pays membres.
Ainsi, au terme des travaux, les Ministres ont, à l’unanimité adopté la Charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires.
Ils ont par ailleurs recommandé à la Commission de la CEDEAO, la prise de dispositions pratiques en vue de l’approbation et la mise en œuvre effective de la Charte, notamment:
• L’élaboration et le financement d’un programme de diffusion du texte de la Charte dans tous les pays signataires, en tenant compte des réalités socio-culturelles et linguistiques locales
• L’opérationnalisation du mécanisme d’évaluation et de suivi de l’application de la Charte aux échelles nationales et régionales
• L’élaboration et le financement d’un programme de renforcement des capacités des systèmes nationaux de sécurité alimentaire et de la société civile en vue de sa participation active à la mise en œuvre de la Charte
En rappel historique, le Comité Permanent Inter Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70.
Le CILSS regroupait jusqu’à la rencontre de Conakry, neuf Etats dont 4 Etats côtiers : (Gambie, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal), 4 Etats enclavés : (Burkina Faso ; Mali ; Niger ; Tchad) ; 1 Etat insulaire : (Cap Vert).
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