«Cette date est une bonne chose. Elle est le fruit d’un débat qui a eu lieu au Palais du Peuple», première réaction de Boubacar Barry, leader du PNR à l’annonce de la date.
«Nous avons été surpris. Cet acte unilatéral de la CENI ramène en arrière», réaction du même Président du PNR quelques heures plus tard.
A l’annonce par le Président de la CENI de la date du 8 juillet pour la tenue des élections législatives, les réactions de la classe politique n’ont pas tardé. Au nombre de celles-ci, les sentiments du Parti National pour le Renouveau (PNR).
Et c’est Boubacar Barry, Président du parti, en personne qui fera savoir le point de vue de sa formation politique à propos de cette date. Il était joint par la presse: «Je pense que cette date est une bonne chose, un ouf de soulagement». Il a précisé sa réaction en ces termes: «Cela ne veut pas dire que la nouvelle date ne sera pas repoussée si toutefois des handicaps sont constatés. Mais je pense que c’est après tout, une date de référence. Après une longue attente, je pense qu’on peut dire maintenant que nous avons enfin une date issue d’un débat, d’une discussion» avant d’inviter: «Tout le monde doit avoir cette date en tête parce qu’après tout, elle est le fruit d’un débat qui a eu lieu au Palais du Peuple. Qu’il y ait eu consensus ou pas, il y a eu débat tout de même».
Quelques heures plus tard, après avoir tenu ces propos, le leader du parti centriste, voyant que l’opposition dénonçait cette fixation de date par la CENI, fait un "rétropédalage" en s’embarquant dans le même "bateau de rejet" de cette date: «Nous sortons d’un dialogue. Naturellement, les problèmes qui ont amené les acteurs politiques autour d’une table étaient dus au fait que la CENI travaille de façon unilatérale sur un certain nombre de choses. Donc, nous nous sommes entendus de façon consensuelle sur un certain nombre de recommandations. Nous nous attendions plus à la mise en œuvre de ces recommandations avant la mise en œuvre d’un chronogramme ou sur la fixation d’une date [par la CENI, ndlr]».
Pour Boubacar Barry, «nous avons été surpris. Aujourd’hui, moi je n’ai pas de commentaire à faire parce que je n’en connais ni les tenants ni les aboutissants. Je n’ai pas vu le chronogramme [annoncé par le Président de la CENI, ndlr]. En tout cas au niveau du groupe du Centre et au niveau de mon parti politique, nous n’avons reçu aucune information. D’où, je n’ai pas de commentaire à faire. Est-ce que ça va tenir, est-ce que ça ne va pas tenir, je n’en sais absolument rien».
Le leader du PNR souligne qu’il y a des préalables définis de commun accord lors du dialogue politique inclusif: «Moi, je dis qu’il y a des préalables qu’il faut régler. Ces préalables sont liés au consensus auquel on a abouti au niveau du dialogue. On a parlé d’audit du fichier électoral, on a parlé d’audit d’un certain nombre d’actes administratifs posés par la CENI, on a parlé de révision de la liste électorale. Parce qu’il y a un minimum d’entente ou en tout cas, une méthodologie de travail qu’il faudra mettre en place entre la CENI et les acteurs politiques pour pouvoir à terme, déboucher sur une date qui serait consensuelle où tout le monde se sentirait concerné », a-t-il fait remarquer avant de regretter: «maintenant qu’on parle des choses de façon unilatérale, peut être pour nous ramener encore en arrière ça, ça pose problème».
Au cas où cette date, à l’observance de laquelle il invitait pourtant, serait maintenue, Boubacar Barry annonce la position de son parti: «Nous, nous avons été très clairs. Nous avons dit qu’il y a un minimum. On ne veut pas aller aux élections pour le simple plaisir d’aller aux élections. On va aller aux élections dans des conditions saines avec un arbitre que nous acceptons qui est la CENI et avec la certitude que si nous gagnons ou nous perdons des députés, que nous puissions accepter ces résultats avec toute la grandeur d’esprit.»
D’où, des conditions: «Si ces conditions ne sont pas réunis, je ne vois pas pourquoi, on va aller aux élections. Si ces conditions sont réunies naturellement, on ira aux élections. Mais si les conditions minimales ne sont pas réunies pour favoriser une élection crédible, acceptée de tous, et qui se fait telle que nous avons souhaité et telle que nous souhaitons, nous n’irons pas. C’est aussi simple que ça».
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