Le nouveau président sénégalais Macky Sall l'a emporté avec 65,80 % des voix contre 34,20 % au chef de l'État sortant Abdoulaye Wade, a annoncé mardi la Commission nationale de recensement des votes (CNRV).
Le taux de participation a été de 55 %, légèrement supérieur à celui du premier tour du 26 février (51,58 %).
Le président Wade, qui a passé 12 ans au pouvoir, avait reconnu sa défaite et félicité son adversaire dès dimanche soir après publication des premiers résultats qui montraient qu'il était largement battu.
La CNRV doit transmettre les résultats au Conseil constitutionnel qui annoncera les chiffres définitifs, à une date non précisée.
Le nouveau président sénégalais Macky Sall, tombeur de son ex-mentor dont il a été ministre, se prépare à s'installer au palais présidentiel à Dakar dès la semaine prochaine, tandis que le camp Wade, après la défaite, met le cap sur les législatives prévues en juin.
Macky Sall doit en principe prendre ses fonctions le 3 avril, après avoir prêté serment le même jour et formé un nouveau gouvernement, afin de présider le lendemain la fête de l'indépendance.
«Aucune date définitive n'est encore arrêtée pour la passation. Nous saurons d'ici ce soir», a déclaré une source dans l'entourage de M. Sall. Le président Wade «a décidé de quitter le palais de la République mercredi», selon l'Agence de presse sénégalaise (APS, publique).
Depuis dimanche soir, Macky Sall passait «une bonne partie de son temps à s'entretenir au téléphone avec des dirigeants étrangers», qui continuaient de le féliciter pour sa victoire à la présidentielle, très vite acceptée par M. Wade, selon son entourage.
L'élection de dimanche a été saluée comme une alternance pacifique exemplaire dans le monde.
Le président Wade a de son côté renoncé à participer au sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO) prévu mardi à Abidjan pour discuter du coup d'État militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, a indiqué une source à la présidence sénégalaise.
Tournée d'adieu
«Le président (ivoirien) Alassane Ouattara (président de la CEDEAO) a beaucoup insisté, mais il y a un nouveau président élu et nous ne voulons poser aucun acte pouvant le gêner», selon elle. Le Sénégal est représenté à ce sommet par son ministre des Affaires étrangères, Madické Niang, a-t-elle précisé.
Le chef de l'Etat sortant poursuivait mardi sa tournée d'adieu auprès des chefs religieux.
Après Touba (centre), capitale de la confrérie musulmane des Mourides, il était attendu à Tivaouane, ville sainte d'une autre confrérie, les Tidianes.
Après la défaite à la présidentielle, son parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS), se concentre désormais sur les prochaines législatives prévues en juin en exigeant du nouveau président «le respect du calendrier républicain».
«Nous demandons à Macky Sall, s'il est investi, de faire tout pour que l'agenda électoral ne soit pas modifié afin que les élections législatives s'organisent le 17 juin», a dit le porte-parole du PDS, Babacar Gaye.
«Dans une dizaine de jours, c'est-à-dire le 7 avril, ce sera l'ouverture du dépôt des listes» pour ce scrutin et «nous voulons que tous les engagements pris quant au respect du fonctionnement normal de la République soient bien tenus», a-t-il ajouté.
En vue de ce vote, la coalition Benno Bokk Yakkar (Unis pour le même espoir en langue wolof) qui a soutenu la candidature de M. Sall au second tour de la présidentielle, a décidé de présenter une liste commune.
L'actuelle Assemblée nationale, qui compte 140 députés, est largement dominée par le PDS. – AfricaLog avec agence