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Hollande plaide pour la fin de la "Françafrique"

Apr 26, 2012

Vote du Front national, construction européenne, exilés fiscaux, Afghanistan, "Françafrique": François Hollande a tenu mercredi à Paris une longue conférence de presse aux allures de répétition générale au cas où les Français l'éliraient à leur tête le 6 mai.

A onze jours du second tour de l'élection présidentielle, le candidat socialiste a louvoyé pendant une heure et demie entre les différents sujets en réponse aux questions émanant pour une bonne part de la presse étrangère.

Volontiers séducteur, prompt à la plaisanterie et à l'aise sur tous les thèmes, y compris internationaux, le député de Corrèze a cherché à prendre le contre-pied de Nicolas Sarkozy, à une semaine du débat qui les opposera à la télévision.

S'il est élu président de la République, François Hollande souhaite rendre compte de sa politique devant la presse tous les six mois, pas forcément à l'Elysée, a-t-il précisé.

Selon son service de presse, environ 280 journalistes, dont 75 de la presse étrangère, se sont inscrits pour assister à la conférence de presse organisée dans une grande salle louée au pied de la Tour Eiffel, non loin du siège de campagne.

François Hollande s'est exprimé sur une estrade sur un fond bleu, sans slogan, avec à ses côtés les seuls drapeaux français et européen, comme le fait un président en exercice.

Dans son propos liminaire, François Hollande est revenu sur les leçons à tirer d'un premier tour où il est arrivé en tête avec 28,6% des voix, en bonne posture pour l'emporter le 6 mai.

Pour expliquer le haut niveau du Front national (17,9%), qui fait la "une" des médias depuis deux jours, il répond "crise financière, économique, sociale", "défiance à l'égard de l'Europe" et "peur du monde".

"L'accumulation des promesses non tenues y est pour beaucoup, la responsabilité du candidat sortant est grande", a-t-il aussi dit, pointant du doigt la quête des électeurs d'extrême droite menée par Nicolas Sarkozy.

"Je ne sais pas si elle sera payée en retour mais si elle l'était, elle serait payée cher", a-t-il prévenu.

Pour répondre aux "colères" et aux "frustrations", François Hollande compte sur la réorientation de l'Europe vers plus de croissance et moins d'austérité à travers une renégociation du traité de discipline budgétaire.

Il s'est à cet égard réjoui de voir la président de la Banque centrale européenne Mario Draghi se prononcer pour un "pacte de croissance", même s'il n'y met pas le même contenu que le candidat socialiste.

Quant aux relations avec l'Allemagne, où il effectuerait son premier voyage de président, François Hollande a indiqué qu'il aurait "par le suffrage à ouvrir cette discussion ferme et amicale avec (la chancelière) Mme Merkel".

Interrogé sur l'identité du prochain Premier ministre, François Hollande a répondu que la présidentielle n'était pas un "ticket" pour deux personnes, et que cette nomination viendrait en son temps.

Objet d'un intérêt croissant de la presse étrangère, François Hollande a répondu à un journaliste suisse qui l'interrogeait sur les exilés fiscaux en appelant à une "forme de patriotisme". "Je veux parler à ces contribuables : il n'y pas de spoliation à craindre mais un effort de justice à engager", a-t-il dit.

A une Chinoise qui lui demandait s'il souhaitait rencontrer le dalaï-lama, il a esquivé en répondant que, élu chef de l'Etat, il rencontrerait avant tout le président chinois. A un reporter africain, il a plaidé pour la fin de la "Françafrique" et des relations basées sur la confiance et la solidarité.

Attendu à Bourges et Limoges vendredi, où devraient le rejoindre les responsables d'Europe Ecologie-Les Verts Eva Joly et Cécile Duflot, François Hollande sera dimanche en meeting au palais omnisports de Paris-Bercy.

Comme François Mitterrand en 1981 sur ses terres de Château-Chinon, dans la Nièvre, il a confirmé mercredi qu'il attendrait l'annonce du résultat final dans son fief de Corrèze.

"Le soir du 6 mai et quel que soit le sort qui me serait réservé, je serai à Tulle", a-t-il dit. – AfricaLog avec agence