«La France soutient la médiation menée par le président guinéen Alpha Condé», déclare le porte-parole du Quai d'Orsay. Le Président de la République a quitté ce jeudi Conakry pour Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Désigné Médiateur pour aider à trouver une solution durable à la crise en Guinée Bissau, Pr. Alpha Condé est au sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEDEAO de ce 26 avril dans la capitale économique ivoirienne.
Outre donc le dossier "Guinée Bissau" dont il a la charge, le Numéro Un guinéen va conférer avec ses pairs de l’organisation sous-régionale sur la situation délétère au Mali où, en dépit de la formation du gouvernement de Cheick Modibo Diarra, on n’est pas en assurance. Le pays étant toujours sous le coup d’une partition avec l’occupation de tout le nord par la rébellion séparatiste du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) et le lit que s’est fait AQMI dans la région.
A la faveur de cette 2ème rencontre extraordinaire au Sommet sous l’égide du Président Alassane Ouattara (Président en exercice de la CEDEAO) et du béninois Dr Boni Yayi (Président en exercice de l’Union Africaine), les Chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale devraient passer à la vitesse supérieure en évaluant la possibilité de faire recours, le cas échéant, à l’action militaire à travers une force de 2000 à 3000 casques blancs de l’ECOMOG qui seraient déjà mobilisés et en attente.
Depuis sa désignation comme Médiateur dans la crise en Guinée-Bissau par ses homologues de la CEDEAO en marge des cérémonies de prestation de serment du Président Macky Sall du Sénégal, c’est la première fois que le Président Alpha Condé rencontre ses pairs pour faire le point de ses démarches. On sait seulement qu’il est en contact suivi par rapport à la gestion de ce dossier avec son homologue de la Côte d’Ivoire ainsi qu’avec la partie angolaise.
Comme dernière activité, le Chef de l’Etat guinéen a désigné le Secrétaire général de la Présidence de la République, le diplomate François Lousény Fall, comme son Représentant dans les négociations avec les différentes parties concernées.
Pour le moment, les derniers développements de la situation politico-militaire ne portent pas à l’optimisme. Vu que l’appel du Facilitateur guinéen à «la libération de sans condition du Président de la Transition, Raimundo Perreira et de l’ancien Premier ministre, Carlos Gomez Junior, qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle» n’est toujours pas entendu par les putschistes bissau-guinéens.
La même attitude de la CEDEAO serait-elle envisageable en Guinée-Bissau comme au Mali?
Tout porte à le croire. Mais dans l’un comme dans l’autre cas, un zest de fermeté devrait se faire sentir pour une quiétude politique effective aussi bien dans la sous-région comme sur l’ensemble de la région Afrique avec un soutien réel de la communauté internationale.
Toutefois, faudrait-il que les propos au grand jour soient en phase avec la réalité du comportement politico-diplomatique sur le terrain!
Dans un communiqué distribué à Conakry par le deuxième Conseiller de l’Ambassade de France en Guinée, le porte-parole du Ministère français des Affaires étrangères annonce que «Le ministre chargé de la Coopération, M. Henri de Raincourt, a été invité par la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) à participer en tant qu'observateur à la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement qui se tiendra à Abidjan le jeudi 26 avril 2012 et consacrée à la situation en Guinée-Bissao et au Mali».
Comme pour rassurer, le diplomate français déclare que «M. Henri de Raincourt réaffirmera le soutien de la France aux processus de sortie de crise pour les deux pays».
Le porte-parole du Quai d'Orsay de préciser par ailleurs: «S'agissant du Mali, le ministre soulignera que la France défend l'unité et l'intégrité territoriale du pays, le retour plein et entier à l'ordre civil et la nécessité de parvenir à une solution durable dans le Nord du pays. Il marquera à nouveau le soutien de la France aux efforts de la CEDEAO, de l'Union africaine et de la médiation burkinabé pour ce faire.
Au sujet de la Guinée-Bissao, le ministre rappellera que la France a condamné avec la plus grande fermeté le coup d'Etat et ne saurait accepter l'enlisement. C'est pourquoi elle encourage l'Union africaine, la CEDEAO et la CPLP (Communauté des pays de langue portugaise) à conjuguer leurs efforts afin de résoudre la crise et soutient la médiation menée par le président guinéen Alpha Condé.»
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