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Les révélations d'ATT

Jul 31, 2012
Les révélations d'ATT

Quand ATT se confie au sujet du putsch du 22 mars 2012. «J’ai été trahi par Abdine [Guindo] mais sauvé par un jeune officier béret vert», aurait confié ATT. «Il était prévu de m’arrêter ou de me tuer, au profit de l’un des candidats à la présidentielle pour conduire la transition», aurait-il soutenu.

Le coup d’Etat qui a vu Amadou Toumani Touré (ATT) écarté du pouvoir à moins de deux mois de la fin de son second mandat légal, suscite toujours des intérêts. Aussi bien au Mali qu’en dehors de ce pays frère. Et pour cause. En dépit de ce que peuvent avancer les maliens sur cet homme, en bon ou en mauvais, il avait une certaine aura. Il était bien admiré.

Depuis donc son renversement par la bande du capitaine Amadou Haya Sanogo, il avait volontairement choisi de garder le silence.

Comme partout, en Afrique ou au-delà, des hommes cherchent toujours à se faire héros en se donnant l’importance qu’ils n’ont pas ou en se faisant jouer des rôles dont ils étaient à "mille lieues". Outré par ce qu’il apprend, un intime a choisi de révéler les confidences d’ATT. Il était en séjour à Dakar auprès de son ami.

Retourné au Mali, il reçoit un confrère malien à son domicile afin de lever un coin du voile sur le déroulement du putsch du 22 mars 2012 qui a évincé "l’officier du 26 mars 1991" du pouvoir et sa mise sous protection américaine.

Dans ce récit, l’interlocuteur qui a requis l’anonymat, rapporte les propos d’ATT ainsi:
«Lorsque Gassama et Poudiougou sont venus de Kati me rendre compte de ce qui s’est passé, j’ai dit que j’ai compris. Immédiatement, après leur départ, j’ai fait appel à Abdine Guindo [celui qui est présenté comme un proche d’ATT et qui l’aurait exfiltré du palais présidentiel aux heures chaudes de la crise. Il a été récemment interpellé pour sa présumée participation au contre-coup d’Etat, NDLR] ».

ATT de poursuivre à son ami: «Je lui ai dit d’aller voir la situation à Kati pour me rendre compte. Je ne l’ai plus vu mais pire, son téléphone ne répondait plus jusqu’à mon départ de Koulouba. Et comment ? Je tiens ici à rendre hommage à certains jeunes de la SE [Sécurité d’Etat, NDLR] qui m’avaient averti depuis, mais…. »

ATT aurait continué en ces termes: «Alors, lorsque les éléments de Kati [les hommes du capitaine Sanogo, NDLR] sont arrivés, tous les BRDM [véhicules de reconnaissance anti-char, NDLR] de Koulouba étaient sabotés. Ils ont tiré. De tirs en tirs, je comprenais qu’il y avait la complicité car à chaque fois que je me déplaçais, les tirs me suivaient. Finalement, le jeune officier Bagayoko m’a dit mon Général, il y a eu une trahison, cherchons un moyen pour vous sauver la vie. C’est de là que j’ai appelé Jimmy Carter [ancien Président des USA et ami d’ATT, NDLR] afin qu’il puisse dire à son ambassadeur [au Mali, NDLR] de me secourir. Et puis je me suis défais de mon grand boubou et me suis déguisé pour aller vers la mosquée. Arriva alors l’ambulance blindée de l’Ambassade américaine et j’y suis rentré pour le camp para puis l’Ambassade américaine.
Cependant, j’ai échappé belle, car le 23 mars il était prévu de m’arrêter ou de me tuer. Et ce, par Abdine et Poudiougou au profit de l’un des candidats à la présidentielle qui allait diriger la transition. Il est dit qu’il était mon candidat. Pourtant, il suffit seulement d’observer et d’analyser pour se rendre compte qu’il ne pouvait pas être mon candidat. Le minimum, il n’est en bon terme avec aucun membre de mon cabinet ni encore de ma famille. Alors, soyons sérieux !»,
aurait dit ATT, dépité.

Sur l’instigateur du coup d’Etat du 22 mars 2012

Selon l’interlocuteur de notre confrère, ATT lui aurait dit que «c’est l’officier mis en cause dans l’affaire de l’EMIA [Ecole Militaire Inter Armes de Koulikörö, avec la mort de 5 élèves officiers. Son Directeur et le personnel d’encadrement avaient été relevés de leurs fonction, NDLR] Diarra qui serait le vrai acteur, instigateur et planificateur du putsch. Et qu’il l’aurait préparé de main de maître».

Toujours selon ce proche, ATT aurait affirmé: «ce Diarra serait l’intime ami et confident du capitaine Amadou Haya Sanogo lequel a l’estime de plusieurs jeunes officiers et sous-officiers parce qu’il n’a peur de rien et puis il maîtrise les BRDM. D’où son choix de diriger les "débats"».

Souhait d’ATT rapporté par son intime: «ATT affirme qu’il souhaite beaucoup de compréhensions aux jeunes afin que notre pays soit libre de tous les maux dont il fait aujourd’hui l’objet».

Aveu d’ATT rapporté par ce proche: «ATT reconnaît qu’il s’est entouré de certains cadres véreux et sans vergogne aussi bien parmi les porteurs d’uniformes que des civils qui ne pensaient qu’à leurs seuls intérêts».

Enfin ATT d’ajouter ceci: «Lorsque j’ai remis ma démission, c’était de gaieté de cœur car je ne trahirai jamais le Mali et je souhaite tous les jours que Dieu bénisse mon pays. Sinon, dire qu’Abdine m’a sauvé est faux, il voulait depuis, m’éliminer. C’est pourquoi à un moment donné, je l’avais mis au camp para en l’affaiblissant, mais Dieu ne dort pas».

Abordant d’autres sujets, ATT aurait souhaité «que les Maliens s’entendent pour le salut du peuple».

Amadou Toumani Touré aurait parlé individuellement des candidats qui étaient en lice pour sa succession ainsi que de l’Assemblée nationale, des partis politiques et leurs leaders. Sans oublier les nombreux coups qui étaient en gestation et les tentatives de sabotage de son régime.

AfricaLog (avec "Zénith Balé")