Avec son charme, sa fermeté et un talent politique de plus en plus affirmé, la populaire Michelle Obama instille un nouveau souffle au moment opportun dans la campagne présidentielle de son mari.
Le poids d'une économie toujours moribonde pèse de plus en plus sur le bilan de Barack Obama qui mène une bataille à couteaux tirés contre son adversaire républicain Mitt Romney pour l'élection du 6 novembre.
Mais la première dame, jadis peu encline à se mêler de politique, s'implique et apporte de l'énergie dans ce qui est, qu'il gagne ou non, la dernière campagne présidentielle de l'homme qu'elle a épousé il y a 20 ans.
Michelle Obama est présente sur tous les fronts, pour lever des fonds, motiver les partisans du président, souligner les différences entre son époux et le concurrent républicain ou témoigner des efforts accomplis par Barack Obama depuis qu'il est entré à la Maison-Blanche.
«Durant ces trois ans et demi comme Première dame j'ai eu la chance de voir de près à quoi ressemble une vie de président», a-t-elle récemment déclaré. «Et j'en ai vu des choses!», a plaisanté cette élégante femme de 48 ans, décrivant notamment «les décisions à prendre quand les enjeux sont énormes et qu'il n'y a absolument aucune marge d'erreur possible».
«Les agendas du président et de la première dame sont tellement chargés qu'ils ne font pas campagne ensemble très souvent, pourtant ils aiment être près l'un de l'autre», relève la porte-parole de Mme Obama, Jen Psaki.
Les proches du couple Obama font également remarquer que Michelle Obama est plus impliquée qu'il y a quatre ans. Elle a ainsi présidé 73 réunions de souscription depuis le mois d'avril, un travail indispensable pour combattre Mitt Romney, qui réussit à lever chaque mois des dizaines de millions de dollars de contributions. La femme du président démocrate sortant a en outre participé à 22 réunions politiques et est à la tête de l'initiative «It Takes One», destinée à montrer aux partisans que même de petites contributions peuvent au final faire la différence.
Michelle Obama apparaît régulièrement à la télévision aux côtés de jeunes femmes noires, l'un des socles de l'électorat de Barack Obama en 2008. Elle a par exemple participé à la fameuse émission de Jay Leno en compagnie de la jeune championne olympique de gymnastique Gabby Douglas.
Le magazine Forbes l'a placée dans sa liste des 100 femmes les plus puissantes du monde en 2010, la décrivant en des termes élogieux: «Une icône de la mode et une mère sportive de deux jeunes filles, c'est Jacky Kennedy avec un diplôme de droit décroché à Harvard couplé à une bonne culture de la rue acquise dans les quartiers sud de Chicago».
Mme Obama a toujours évité le combat politique direct et elle a bâti sa popularité grâce à des campagnes d'utilité publique, comme ses campagnes contre l'obésité, la «mal-bouffe» ou pour aider les familles d'anciens combattants.
Résultat, elle est bien plus populaire que son mari: un sondage Gallup lui donnait 66% d'opinions favorables en mai dernier, contre seulement 45% au président.
«L'une des grosses différences entre 2008 et 2012, c'est que maintenant le président a un bilan et que sa part d'opinions favorables s'est réduite», constate Brian Fredericks de l'université Bridgewater. Michelle Obama «n'en a pas souffert de la même manière et c'est un avantage pour le président de pouvoir s'appuyer sur elle», poursuit-il.
Après quelques faux pas en début du mandat, Mme Obama a réajusté son image, préférant mettre en avant sa vie de mère de famille plutôt que ses prestigieux diplômes de Harvard et Princeton. Et elle insiste: elle ne se lancera pas directement dans le combat politique, comme l'a fait l'ex-première dame Hillary Clinton. – AfricaLog avec agence