Naufrage aux larges de Conakry: On sanctionne | Alog News | www.africalog.com
home

Naufrage aux larges de Conakry: On sanctionne

Sep 04, 2012
Naufrage aux larges de Conakry: On sanctionne

 La barque qui a chaviré le 31 août aux larges de Conakry a fait, selon le bilan officiel, 24 morts, dont 4 corps non-identifiés, 13 portés disparus et 21 rescapées. Ce drame a ému les Guinéens et le Président Alpha Condé. Car, il relance le débat sur la sécurité maritime où souvent des débarcadères sont gérés par des armateurs qui ne font pas de la sécurité des passagers, leur tasse de thé.

Parmi la soixantaine des passagers Guinéens victimes de ce naufrage se trouvaient aussi des Sénégalais et des Sierra Leonais. Le 3 septembre, dans le journal télévisé de la RTG (Radiodiffusion Télévision guinéenne), le ministre guinéen délégué aux Transports, Tidiane Traoré (photo) a relevé de leurs fonctions tout le personnel de l’ANAM (Agence de navigation maritime), de la Police du port, de la Gendarmerie du port, de la Marine et du ministère du Transport travaillant au Port de Boulbinet.

Le ministre a promis la construction dans un meilleur délai d’un nouveau débarcadère, l’acquisition de moyens modernes de transport maritime et l’achat de 25 000 gilets de sauvetage normalisés. L'ANAM est accusé de n'avoir pas joué son rôle. «L'ANAM ne sait que réclamer 10.000 GNF aux passagers», déclare un jeune en colère qui estime que le gouvernement devrait mettre à la disposition de son personnel du port de Boulbinet (lieu où s’est produit le drame), des gilets de sauvetage et une bonne équipe de secouristes en cas de naufrage. La négligence des agents de la navigation maritime en serait la principale cause du naufrage, selon plusieurs témoignages. «Le drame-là est survenu suite à la négligence de l'ANAM sur la sécurité des passagers». Mais l'ANAM jette la responsabilité sur l’armateur qui aurait été déconseillé de faire traverser des passagers, mais en vain.

Les dépouilles des victimes du naufrage dans le service des urgences de l’hôpital Ignace Deen, juste après le drame

Cependant selon Alsény Kassa Bangoura, mareyeur, la barque serait tombée en panne avant même son départ pour l’île de Kassa. «Avant le départ, le moteur de la barque est tombé en panne mais il a été réparé. Après 50 mètres de son lieu de départ, il est encore tombé en panne. L'eau a commencé à monter dans la pirogue. Le piroguier a soulevé sa main pour demander secours. Malheureusement, il n'y avait aucune barque à côté» a expliqué le mareyeur qui ajoute qu’il suivait la scène avec ses amis, quand le piroguier s’est mis à crier pour alerter les gens.

Alsény Kassa Bangoura a poursuivi en disant que lui et ses camarades se sont embarqués à bord de quatre barques pour porter secours aux victimes. «Nous avons pu récupérer huit personnes dont six femmes. D'autres ont récupéré cinq autres femmes mais qui étaient déjà mortes», affirme M. Bangoura.

Mais des observateurs voient dans la décision du ministre Tidiane Traoré, une contradiction. Dans sa déclaration, le ministre n’a pas manqué de rappeler les injonctions des autorités du port intimant au conducteur de la barque de ne pas faire la traversée, (l’eau était très agitée, le vent violent), selon les témoins, mais il se serait obstiné et a embarqué des passagers en catimini. D’aucuns estiment que les sanctions contre les différents responsables du port de Boulbinet devraient tomber plus tôt pour leur négligence souvent dénoncée.

La solution serait de trouver les moyens modernes de transport entre les Îles de Loos (lieux touristiques) et le port artisanal de Boulbinet.

AfricaLog.com