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L’issue de la présidentielle américaine est incertaine

Nov 05, 2012
L’issue de la présidentielle américaine est incertaine

Le président américain Barack Obama et son rival républicain Mitt Romney, que les derniers sondages donnent à égalité, ont mis dimanche la dernière main à la pâte à 48 heures d'un scrutin dont l'issue reste plus ouverte que jamais, tentant de rassembler leurs partisans et de courtiser les derniers indécis dans quelques Etats-clés.

Obama et Romney ont entamé des voyages marathon à l'avant-dernier jour d'une course à la Maison blanche que les sondages annoncent bloquée à l'échelle nationale, même si le président semble bénéficier d'une légère avance dans les Etats pivots ("Swing States") qui détermineront l'identité de l'heureux bénéficiaire des 270 voix de grands électeurs nécessaires pour gagner mardi.

Après des mois d'attaques parfois acides et de matraquage publicitaire dans ces Etats charnières, les deux candidats ont mis l'accent sur l'argument selon lequel ils offrent la meilleure solution à la faible croissance économique du pays et à la politique partisane qui paralyse Washington.

Barack Obama et Mitt Romney ont également appelé leur auditoire à aller voter dans une bataille que pourrait bien remporter celui qui aura su le mieux convaincre ses partisans de se rendre aux urnes.

"Cela dépend de vous. Vous avez le pouvoir", a lancé Obama devant une foule de plus de 14.000 personnes qui avait envahi le centre-ville de Concord, dans le New Hampshire. "Vous allez maintenant, dans les deux jours à venir, façonner les décisions pour ce pays dans les prochaines décennies.

Dans l'Iowa, Mitt Romney a invité plus de 4.000 personnes dans une salle de Des Moines de sortir pour aller voter, et convaincu quelques indécis ou anciens partisans d'Obama de le soutenir le moment venu.

L'ancien gouverneur du Massachusetts a également répété qu'il était le candidat qui offrait un réel changement et pouvait tendre le bras aux démocrates pour sceller des accords bipartites.

"Accomplir un réel changement n'est pas seulement une chose dont je parle. C'est quelque chose que j'ai réalisé", a lancé le candidat républicain à ses partisans réunis à Des Moines. "Et c'est quelque chose que je ferai quand je serai président des Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Les conseillers des deux candidats ont monopolisé les émissions matinales d'information dimanche matin pour prédire la victoire de leur champion dans une course qui se concentre désormais sur huit à neuf "Etats bascules" qui fourniront la marge nécessaire à la victoire de l'un des deux prétendants à la Maison blanche.

D'après le dernier sondage Reuters/Ipsos, publié dimanche, les deux candidats sont toujours pratiquement à égalité. Barack Obama ne jouit que d'une très légère avance sur son rival républicain, 48% des électeurs interrogés indiquant qu'ils le soutiendront contre 47% qui se disent prêts à voter pour Mitt Romney.

Plusieurs sondages témoignent d'une légère mais persistante avance du président dans les Etats charnières de l'Ohio, du Wisconsin, de l'Iowa et du Nevada.

Mais le vote anticipé dans les Etats-clés inspirent aux républicains un tout autre scénario. Selon eux, il montre surtout que les démocrates récoltent plus de voix anticipées mais pas au rythme auquel Obama avait remporté l'élection de 2008 sur le républicain John McCain avec un écart de sept points.

"Ce qui se dégage avec constance du nombre de votes anticipés et par correspondance, c'est une mauvaise performance générale dans les endroits où le président Obama a besoin de réussir et une performance meilleure qu'attendue dans les endroits où le gouverneur Romney réussit", a déclaré le directeur politique de Romney, Rich Beeson, dans l'émission "Fox News Sunday".

Selon le conseiller de campagne d'Obama, David Axelrod, l'avance d'Obama constatée dans le vote anticipé dans les Etats comme le Nevada, l'Iowa et l'Etat pivot crucial de l'Ohio se maintiendra le jour de l'élection, même s'il ne répète pas la marge de la victoire de 2008.

"Je ne suggère pas que nous allons gagner avec la même marge qu'en 2008. Ils se comparent à John McCain qui n'avait quasiment aucun champ d'opération dans beaucoup de ses Etats", a souligné David Axelrod à l'antenne de "Fox news Sunday".

"Donc, oui, ils vont faire un petit peu mieux que McCain et nous pourrions ne pas faire aussi bien qu'en 2008, mais nous faisons vraiment beaucoup, et suffisamment bien pour gagner cette course", a-t-il pronostiqué.

Obama et Romney ont également prévu de s'arrêter dimanche dans l'Ohio, peut-être l'Etat pivot le plus décisif et particulièrement crucial pour le candidat républicain. S'il perd l'Ohio, Mitt Romney aura besoin d'une percée dans un autre Etat où les sondages le donnent actuellement à la traîne.

Ce constat l'a conduit à se rendre plus tard dans la journée en Pennsylvanie, un Etat dirigé par les démocrates, où les sondages montrent que la course s'est resserrée, même si Obama reste en tête. Selon les conseillers du candidat républicain, ce déplacement en Pennsylvanie, où Romney n'a commencé à faire de la publicité que la semaine dernière, était le signe d'une dynamique.

"La carte s'est élargie", a commenté le conseiller principal de Romney, Ed Gillespie, dans l'émission "This Week" sur ABC. "Nous avons été capables de nous étendre en Pennsylvanie tout en consolidant pleinement (nos positions) et en nous tenant à l'affût de tout ce que nous avons besoin de faire en Floride, en Virginie et dans l'Ohio."

Mais pour le camp Obama, ce revirement vers la Pennsylvanie est le signe de désespoir d'une équipe qui réalise qu'elle ne pourra obtenir suffisamment de voix dans les Etats charnières disputés.

"C'est un stratagème désespéré de fin de campagne. Pour gagner la Pennsylvanie, le gouverneur Romney devrait gagner les deux-tiers des indépendants. Ce qu'il ne fera pas", a indiqué sur ABC le conseiller principal de la Maison blanche, David Plouffe. – AfricaLog avec agence