Un Suisse a été condamné à six ans de prison lundi à Munich (sud de l'Allemagne) pour avoir fait chanter des femmes fortunées, dont la plus riche du pays, l'héritière BMW, mais il a gardé le secret sur ses millions et ses vidéos intimes.
Un Suisse a été condamné à six ans de prison lundi à Munich (sud de l'Allemagne) pour avoir fait chanter des femmes fortunées, dont la plus riche du pays, l'héritière BMW, mais il a gardé le secret sur ses millions et ses vidéos intimes. Pendant toute l'audience, Helg Sgarbi, surnommé "le gigolo suisse" dans la presse allemande qui s'est passionnée pour l'affaire, est resté impassible. Le quadragénaire en costume sombre et aux lunettes assorties ne s'est levé qu'une fois, pour demander "publiquement pardon à (ses) victimes", dont aucune n'était présente. Le procès, prévu pour une semaine, n'aura duré qu'une journée: l'avocat de l'accusé a reconnu d'emblée "pour l'essentiel" les faits reprochés à son client. L'accusation a alors réclamé 9 ans, la défense voulant ramener la peine à cinq. Helg Sgarbi, qui est apparu comme un homme élégant, mince, les cheveux courts, a soutiré 9,4 millions d'euros à quatre femmes fortunées, rencontrées et séduites dans des hôtels de luxe, dont 7 millions d'euros à la seule Susanne Klatten, la femme la plus riche d'Allemagne, héritière de BMW. Mais les brefs débats n'ont permis de révéler ni la destination de l'argent dérobé aux riches victimes, ni le devenir des vidéos intimes utilisées pour les faire chanter, ni le rôle exact joué par un Italien, complice possible de Sgarbi. Les aveux de Sgarbi ont toutefois épargné à Susanne Klatten, qui a vu l'affaire largement exposée dans les médias allemands, un déplacement devant le tribunal pour témoigner face à son ancien amant. "Il était assez clair avant le procès que les femmes ne voulaient en aucun cas se présenter ici", a souligné le président du tribunal Gilbert Wolf en rendant sa décision, face à une foule de journalistes. Mais Sgarbi "ne pourra obtenir aucune réduction (de peine), car il n'a pas dit où son butin se trouvait", a-t-il poursuivi. Un seul témoin a été entendu, l'un des enquêteurs. Il a reconnu que la justice "ne sait pas où peuvent se trouver les vidéos" tournées par Helg Sgarbi lors de ses rencontres intimes avec ses victimes dans des hôtels. Sur la destination du butin, "on peut seulement faire des suppositions", a-t-il poursuivi. Un complice présumé de Sgarbi, l'Italien Ernano Baretta, arrêté en Autriche en même temps que lui, a "probablement acheté une maison vers Pescara (centre de l'Italie) avec l'argent de Susanne Klatten", a-t-il encore dit. "Les enquêteurs italiens y ont trouvé de fortes sommes d'argent liquide", cachées dans des sacs en plastiques et dans un vase en céramique. Ernano, interrogé puis relâché par la justice italienne, est présenté par la presse comme le "gourou" d'une secte à laquelle appartiendrait Helg Sgarbi. Il reste toutefois hors d'atteinte de la justice allemande. D'abord Don Juan mythomane puis maître chanteur, Helg Sgarbi "empruntait" sous de faux prétextes de l'argent à ses richissimes conquêtes féminines, toutes rencontrées dans des hôtels ou des établissements de soin de grand luxe. Après avoir rompu avec elles, il les faisait chanter en menaçant de publier des images de leurs relations intimes prises en cachette. Sgarbi a fait parvenir à Susanne Klatten des photos, puis des vidéos des soirées que le couple a passées dans une chambre d'un hôtel Holiday Inn de Munich, lui demandant 49 millions d'euros faute de faire passer ces images à son mari, puis à la presse. De ses trois autres victimes, des femmes riches plus âgées que lui, Helg Sgarbi a obtenu 2,4 millions d'euros par les mêmes moyens. - AFP