Floyd Mayweather a encore bien géré son affaire: il est resté invaincu, a unifié la catégorie des mi-moyens et va recevoir, au bas mot, 120 millions de dollars, sans vraiment avoir impressionné face à Manny Pacquiao, samedi à Las Vegas.
Largement attendu, «le combat du siècle» entre les deux meilleurs boxeurs de leur génération s'est décidé aux points à l'issue des douze reprises.
Mayweather a été déclaré vainqueur à l'unanimité des trois juges-arbitres (118-110, 116-112, 116-112) et reste donc invaincu en 48 combats, mais l'annonce de sa victoire a été accueillie par quelques sifflets.
Il a beau se présenter comme le meilleur boxeur de l'histoire, Mayweather, 38 ans, n'est pas un boxeur spectaculaire, mais un redoutable puncheur, très habile en défense et dans l'art d'imposer son rythme au combat.
«Manny a fait ce qu'il avait à faire, il a donné tout ce qu'il avait, il a frappé fort, mais j'ai montré que j'étais le plus intelligent», a expliqué à sa descente du ring celui qui est surnommé «Money» et qui détient désormais les titres WBC, WBA et WBO des mi-moyens.
Le combat en lui-même ne restera pas dans la postérité par sa qualité.
148 coups contre 81
Fidèle à ses habitudes, Mayweather a fait la différence avec son jab et en contrant son adversaire, beaucoup plus offensif que lui, mais moins précis.
Certes l'Américain de 38 ans a été mis en difficulté lors des 4e et 9e reprises. Mais il a surtout géré à merveille l'enthousiasme de Pacquiao, le touchant à 148 reprises, contre 81 coups arrivés à destination pour le Philippin.
Ce qui n'a pas empêché «Pac-Man», 36 ans, demi-dieu dans son pays, où il est député, d'affirmer qu'il aurait «mérité de remporter ce combat»: «Je pense que j'ai gagné ce combat, il n'a rien fait du tout pendant les douze reprises», a accusé «Pac-Man», qui a concédé sa 6e défaite pour 57 victoires et deux nuls.
Le Philippin a révélé ensuite qu'il s'était blessé à l'épaule droite lors de la préparation et que son entourage avait même envisagé de demander le report du combat.
«Cette blessure m'a limité à partir de la troisième reprise, je n'ai pas pu utiliser autant ma droite que je l'espérais», a-t-il expliqué.
C'est donc surtout pour la mirobolante prime de 120 millions de dollars au minimum promise à Floyd «Money» Mayweather que ce combat restera dans l'histoire.
De fait, jamais un combat n'aura généré autant d'attention, d'attente et de recettes. Il aura fallu cinq ans pour que Pacquiao et Mayweather parviennent à un accord pour s'affronter.
Ce nouveau «combat du siècle» devrait rapporter plus de 400 millions de dollars, du jamais vu pour la boxe ou même tout autre sport.
Ce duel a été suivi par 16 800 privilégiés qui ont déboursé des dizaines de milliers de dollars pour être au bord du ring, comme les acteurs Denzel Washington, Clint Eastwood et Robert De Niro, le Jake La Motta du «Raging Bull» de Scorsese, les anciennes vedettes du tennis Steffi Graf et Andre Agassi, la légende du basket Magic Johnson ou le couple en or de la variété US Beyonce et Jay-Z.
Quant à la retransmission télévisée aux États-Unis par les réseaux rivaux HBO et Showtime, elle a connu quelques difficultés techniques, face à l'énorme demande de téléspectateurs prêts à payer entre 90 et 100 dollars.
Mayweather a en tout cas répété qu'il voulait mettre un terme à sa carrière fin 2015 à l'issue d'un 49e et dernier combat qu'il espère victorieux.
Il s'est même fendu d'une énième surprise en annonçant qu'il allait prochainement abandonner tous ses titres.
«D'autres boxeurs doivent avoir leurs chances, il y a des jeunes lions qui doivent se battre pour les avoir», a insisté celui qui s'autoproclame «The Best Ever» (le meilleur de l'histoire).
Pas sûr cependant qu'après ce «combat du siècle» décevant, ces futurs adieux génèrent autant d'intérêt et de dollars.
Mais Mayweather, à la réputation sulfureuse pour avoir été condamné à de la prison pour violences conjugales, est à l'abri: il est le sportif le mieux payé de la planète.
«Tout ce que je veux, c'est que mes enfants, ma famille ne manquent de rien, on veut constamment me juger, mais seul Dieu le peut», a-t-il lâché. - AfricaLog avec agence