Par Solo Niaré
… Ou qu'elle n'aura décidément plus servi que les malversations des bourreaux du peuple en leur donnant l'allure d’admirables exploits. Les exemples s’égrainent et donnent l’impression d’un long et interminable chapelet de traitements favorables et élogieux. La Guinée ne serait pas cette illustre pétaudière à la face du monde si jamais le recours à la bénédiction de ces scribouillards du ventre n’avait été sollicité au détriment de l’éthique de la corporation. On crie à gorge déployer « liberté d’expression », donc celle de la presse à longueur de jour, serait-il dans le dessein de la monnayer contre cette ville prostitution du métier qui se met en page et qui nous horrifie dans chaque publication.
Le Quatrième pouvoir en Guinée a déçu et n’a jamais joué le rôle que les valeurs de la République attendent de lui.
Brandir le spectre d’une menace contre la liberté de la presse qui reste un des fondements de la démocratie dans une période si critique que notre pays traverse pour cracher sur l’éthique de la corporation est ce qu’il y a de plus malhonnête. Je crie au chantage et à la trahison ! Les subventions de l’Etat, sont certes insignifiantes au regard des charges des organes de presse, mais en se rendant plus pertinent avec la rigueur dans le traitement des informations, il n’y a pas de quoi que l’on ne puisse arriver à booster son chiffre d’affaire. On connaît la chanson, le publireportage est devenu l’excuse à la mode. Ce sont ces publications complimenteuses, réputées insensées dans un cadre normal, qui prennent aujourd’hui le dessus sur tout. Toujours le même traitement favorable à plus offrant pour une pleine page, une demie page, une bannière ou même un gif animé. Entendez par plus offrant dans le contexte actuel, ces personnes connues qui se sont rendues responsables de la déchéance de Dadis et qui veulent faire peau neuve en usant hypocritement des outils républicains. La recherche absolue d’une nouvelle virginité pour plus tard semer des peaux de banane sur la route vers une transition apaisée.
Aujourd’hui la dérive des médias en Guinée pousse vers une crétinisation sans égale de l’information, Une hypermédiatisation des mensonges des gouvernants illégitimes ou de ceux qui ont tout intérêt à figer la Guinée dans cet éternel statu quo. L’opinion publique qu’elle est supposée informer ne sait plus à quelle presse se vouer tant le manque de professionnalisme fait défaut chez ces plumitifs « à la quête de point de chute ».
Une série de non événement reste la préférence des « unes » de chaque organe de presse : Acquisition d’un édifice de l’Etat à un ancien premier Ministre, création d’un parti politique par des acteurs de la dérive du pays, publireportage à outrance pour donner une nouvelle virginité aux anciens membre de la junte. Ou, tout simplement, la ventilation d’informations qui n’instaurent que la culture d’une pensée unique, celle qui ne connaît que l’oppression, celle qui a les moyens, l’argent du contribuable volé depuis des décennies. Et même dans ce format, la communication reste moins visible que la publicité.
Vu, qu’aujourd’hui, plus que jamais, personne n’ignore le pouvoir d'interférence de la presse dans le jeu politique, quels apports positifs devrions nous nous attendre de la nôtre comme appui aux trois autres pouvoirs institutionnalisés : l’exécutif, le judicaire et le législatif. Rien, absolument rien ! La presse guinéenne s’est rendue coupable de parjures. Ses lacunes, son « alimentarisme » et son amateurisme à tous les niveaux font aujourd’hui l’objet d’une telle moquerie que cela est arrivé à créer le buzz. Un groupe Facebook (HALTE AUX FAUTES (-articles publiés sur les sites d'infos Guinéens !) sur le net créé à son nom est symbolique de ce grand ridicule qui est loin de faire la fierté de la Guinée.
Les autorités de la transition ne sont pas dupes, ils ont le mérite d’avoir flairé ce jeu luciférien de ces chroniqueurs. Elles n’ignorent pas le pouvoir de nuisance de ces agents commerciaux. Un texte de lois est en projet pour recadrer ces égarements.
Dire aujourd’hui que la presse guinéenne a cessé d’être un espace d’occupation intellectuelle est loin d’être une aberration. Elle est devenue, il faut se l’avouer, de façon très critique, une véritable hantise. Le constat est unanime, et l’on ne peut se réjouir de celle qui lui a servie de modèle. Si les journaleux d’hier, les célèbres auteurs des expressions « Sènè samo » ou les animateurs de la voix de la révolution, ceux qui ont servi sous les régimes autocratiques que le pays a connu et ceux d’aujourd’hui ont été, tous les deux, parties prenantes des cabrioles de la démocratie, il reste que leur modus operandi ne pouvait qu’être le même au regard des enjeux et des défis à relever ; c’est à dire, ce dévoiement qu’on leur reconnaît comme unique marque de fabrique sur tous les supports de diffusion connu ».
Il est plus que urgent de faire face à ce fléau de journalistes aux formations hachées, tronquées et aux pratiques diffamatoires et anti démocratiques, un très mauvais exemple pour ces jeunes étudiants qui les prennent pour modèle aujourd’hui.
Il est grand temps que le quatrième pouvoir revoit son approche !
sOLO