Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a invité samedi à Conakry les Guinéens à « cultiver les vertus du dialogue, à travailler dans l’unité et la cohésion et à éviter la division », se disant disponible à aider ce pays voisin du Sénégal à aller dans cette bonne direction.
En visite à Conakry où séjourne également son homologue libérien, Ellen Johnson Sirleaf, le président Wade a déclaré qu’il est « venu en Guinée pour voir ce qui se passe au niveau de la transition. Et pour amener la Communauté de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine, à venir voir ce qui se passe en Guinée comme moi je le fais aujourd’hui ». Il a toutefois précisé qu’il « s’interdisait d’intervenir dans les affaires intérieures de la Guinée ». Cette visite intervient à un moment où une crise affecte la transition en Guinée, avec la rupture de dialogue entre la junte dirigée par le président Moussa Dadis Camara et les Forces vives. Même le Groupe de contact international sur la Guinée (GCI-C) qui a tenu sa 6ème réunion la semaine dernière à Conakry, n’a pu ramener les frères guinéens autour de la table de dialogue. Les Forces vives ont d’ailleurs dénoncé, au cours d’une conférence de presse tenue vendredi à Conakry, « la monopolisation totale des medias d’Etat et l’interdiction d’accès des partis politiques aux radios et à la télévision publiques. On note également en Guinée la multiplication des groupes de soutien et l’intensification de la propagande en faveur de la candidature du chef de l’Etat appuyée par des fonds publics, en dépit de la précarité de la situation économique du pays caractérisée par le non paiement des dettes intérieures de l’Etat et de l’engouement ferme du CNDD. Nombre d’observateurs pensent que cette visite des deux chefs d’Etat dont les pays sont voisins de la Guinée, permettra de décrisper l’atmosphère au sein de la classe politique guinéenne. Me Abdoulaye Wade, qui appelle affectueusement le capitaine Moussa Dadis Camara « fils », est perçu comme l’un des hommes d’Etat pouvant influer sur les choix politiques du chef de la junte, dans la conduite de la transition. Quant à Mme Shirleaf du Liberia, les déclarations de Dadis sur la présence d’éléments subversifs dans certains pays dont le Liberia avaient failli refroidir ses rapports avec la junte guinéenne. Wade et Shirleaf devaient quitter Conakry en fin d’après midi. - APA