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Affaire Hannibal Kadhafi: excuses du président suisse à la Libye

Aug 20, 2009

Le président suisse, Hans-Rudolf Merz, a présenté jeudi à Tripoli ses excuses à la Libye pour l'arrestation en juillet 2008 d'un fils du leader libyen Mouammar Kadhafi, Hannibal, une affaire qui empoisonne depuis les relations entre les deux pays.

"J'exprime mes excuses au peuple libyen pour l'arrestation injuste de diplomates libyens par la police de Genève", a déclaré le président suisse lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre libyen Al-Baghdadi Ali al-Mahmoudi.

 

Le président a ajouté que les autorités libyennes lui avaient promis que les deux hommes d'affaires suisses qui n'étaient pas autorisés à quitter le territoire libyen depuis cette affaire pourraient rentrer chez eux.

"Les Libyens m'ont promis qu'ils les laisseront partir avant le 1er septembre", a-t-il répondu à une question d'un journaliste de l'AFP sur le sort de ces deux hommes.

M. Merz a dit avoir atteint les deux objectifs qu'il s'était fixés en venant en Libye: régler "l'affaire Hannibal" et faire revenir les sociétés suisses sur le marché libyen.

"Aujourd'hui, j'ai rempli ma mission et j'ai atteint mes buts qui sont de liquider la situation de l'année dernière et ouvrir la voie au marché libyen" aux sociétés suisses, a-t-il dit en français.

"C'est un résultat satisfaisant pour moi", a-t-il ajouté.

De son côté, M. Mahmoudi a indiqué que les excuses constituaient un "premier pas" pour régler le contentieux entre les deux pays.

"Aujourd'hui, on a pu faire un premier pas pour régler ce problème. La Suisse a présenté ses excuses officielles et solennelles concernant l'arrestation injuste du fils" du guide libyen.

"Ces excuses représentent un premier pas pour régler le problème" a-t-il insisté.

Il a par ailleurs indiqué qu'un "comité d'arbitrage sera formé par les deux pays pour enquêter sur l'incident de Genève", qu'il a qualifié de "tragique".

Les relations entre les deux pays sont très tendues depuis le 15 juillet 2008, lorsque Hannibal Kadhafi et son épouse enceinte avaient été arrêtés dans un palace à Genève sur plainte de deux domestiques pour mauvais traitements.

Le couple avait été libéré après deux jours de détention et le versement d'une caution d'un demi-million de francs suisses (312.500 euros).

Mais la Libye, très agacée par l'arrestation, avait suspendu en octobre 2008, en guise de représailles, les livraisons de pétrole vers la Suisse, retiré des banques helvétiques des avoirs d'un montant estimé à 5 milliards d'euros, mis fin aux programmes de coopération entre les deux pays et imposé des restrictions aux sociétés suisses.

Surtout, deux hommes d'affaires suisses étaient empêchés, depuis, de quitter le territoire libyen.

Les autorités libyennes exigeaient de la Suisse des excuses et réclamaient des sanctions contre les responsables de l'arrestation.

Le mois dernier, la ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, avait affirmé que son pays cherchait à organiser une rencontre entre le président helvétique et son homologue libyen, Mouammar Kadhafi, afin de désamorcer la crise.

Pour la Suisse, ce conflit "est une question d'Etat de droit, pour la Libye par contre une question d'honneur", selon la ministre. – AFP

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