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La défense de Blé Goudé demande d'avoir accès au prisonnier

Oct 23, 2013
La défense de Blé Goudé demande d'avoir accès au prisonnier

Les avocats de Charles Blé Goudé, proche de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, inculpé de crimes de guerre pour son implication présumée dans la crise postélectorale de 2010-2011, ont demandé mercredi à avoir accès à leur client, incarcéré en Côte d'Ivoire.

Le collectif en charge de sa défense a également demandé que M. Blé Goudé, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), soit jugé en Côte d'Ivoire et non à La Haye.

Arrêté le 17 janvier au Ghana après plus d'un an et demi de cavale, et extradé dès le lendemain, l'ex-chef des jeunes patriotes, milices pro-Gbagbo parfois extrêmement violentes, a été incarcéré tour à tour dans une maison puis dans des locaux de la police, selon ce collectif.

Mais depuis son inculpation le 21 janvier, Charles Blé Goudé et ses avocats ne se sont vus que deux fois, soit le 30 janvier et le 2 août dans le bureau du juge d'instruction, a fait savoir Me Claver N'Dri, son avocat principal, lors d'une conférence de presse.

C'est une violation des droits de la défense, ce n'est pas normal. Ca nous indigne parce qu'étant sous mandat de dépôt, on doit pouvoir le visiter pour échanger avec lui et préparer sa défense, a ajouté Me Hervé Gouaméné, le porte-parole du collectif.

Depuis le 2 août, nous n'avons plus de nouvelles de notre client, a regretté Me N'Dri, qui demande que les conditions de détention de son client soient revues afin qu'il puisse avoir accès à sa famille et à ses avocats, comme les autres citoyens placés sous mandat de dépôt.

Joint, le ministère de la Justice n'a pas communiqué de réponse à ce sujet.

Mardi, Me Patrick Baudouin, le président de la Fédération internationale de ligues des droits de l'Homme (FIDH), tout en se disant favorable à des poursuites contre Charles Blé Goudé, insistait sur le fait qu'il devait bénéficier des droits de la défense.

L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo est emprisonné à La Haye depuis deux ans, poursuivi pour crime contre l'humanité par la CPI.

Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la Jeunesse, a été inculpé le 21 janvier de crimes de guerre mais aussi d'assassinats, vols en réunion, dégradation et destruction de biens d'autrui.

Début octobre, la CPI a rendu public un mandat d'arrêt contre lui pour crimes contre l'humanité. Abidjan, qui a refusé un transfèrement de Simone Gbagbo à La Haye, n'a pas encore fait connaître sa décision au sujet de M. Blé Goudé.

Me Christopher Black, l'un des conseillers de son comité de défense, avait demandé mi-octobre qu'un éventuel procès contre M. Blé Goudé se tienne en Côte d'Ivoire sous la surveillance d'observateurs internationaux, ce qui permettrait au public ivoirien d'être présent et favoriserait la réconciliation.

L'accusé ne peut pas s'attendre à un procès juste à la CPI, où les juges ne sont pas neutres, les charges fabriquées, les procureurs prêts à sortir le moindre tour judiciaire, et où la défense n'a presque pas de moyens, avait dénoncé Me Black lors d'un entretien téléphonique.

Aucune figure du camp du président Alssane Ouattara n'a à ce jour été inquiétée en Côte d'Ivoire ou par le CPI pour les graves crimes commis durant la dernière crise, ce qui démontre la pratique d'une justice des vainqueurs, critiquent l'opposition ivoirienne et la société civile. – AfricaLog avec agence

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