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La relation économique sino-africaine sous la loupe

May 23, 2014
La relation économique sino-africaine sous la loupe

Souvent décriées par des pays occidentaux inquiets de voir Pékin leur damer le pion en Afrique, les relations économiques sino-africaines sont loin d'être sans accroc, comme en témoigne la décision prise par le Tchad de suspendre sa coopération avec le groupe pétrolier CNPC.

N'Djamena a décidé de suspendre à compter du 21 mai tous [les] travaux d'exploration et de forage de cette compagnie publique chinoise sur le sol tchadien.

Dans une lettre adressée à la CNPC, le gouvernement, qui indique avoir déjà suspendu brièvement la société pour les même motifs en août 2013, l'accuse de pratiques néfastes, en particulier de pollutions caractérisées provoquées par des déversements nocifs sur plusieurs dizaines de sites.

La présence de la CNPC au Tchad reflète l'appétit grandissant de la Chine pour les matières premières d'Afrique perçues comme indispensables à son développement économique et tout particulièrement à l'assouvissement de sa forte demande énergétique.

Observée à partir du tournant du siècle, l'intensification des relations économiques entre la Chine et le continent africain s'est faite également parfois sur fond de solidarité ou de convergences de vue afro-asiatiques dans le sillage de l'esprit de la conférence de Bandung (1955).

L'arrivée de la Chine comme nouvel acteur en Afrique a pu être accueillie ainsi à bras ouverts par certains gouvernements voyant dans une alliance économique avec Pékin un moyen de couper le lien de dépendance de leur pays à l'ancienne puissance coloniale.

Cela ne s'est cependant pas fait sans heurts et les Chinois reconnaissent qu'ils n'ont pas toujours été des partenaires exemplaires.

Il y a peut-être des phénomènes liés aux investisseurs chinois en Afrique qui ne sont pas si bien que cela, pas si satisfaisants que ça, a ainsi déclaré jeudi à Kigali le gouverneur de la banque centrale de Chine, Zhou Xiaochuan.

Avant lui, le ministre des Affaires étrangères chinois Yang Jiechi avait déclaré en 2012 ne pas penser que chaque société chinoise ait un comportement irréprochable.

La Chine a supplanté les Etats-Unis comme premier partenaire commercial du continent africain en 2009.

- Premier partenaire commercial -

Selon des chiffres officiels publiés fin 2013 par Pékin, le montant des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont atteint 198,49 milliards de dollars en 2012, soit 19,3% de plus que l'année précédente.

Face à la montée de la présence chinoise en Afrique, les Occidentaux dénoncent une nouvelle forme de colonialisme et de tutelle vis-à-vis des pays africains par l'intermédiaire des prêts que consent la Chine aux pays avec lesquelles elle traite ou de l'aide au développement qu'elle promet en échange de juteux contrats.

Le Fonds monétaire international (FMI) a ainsi contraint la République démocratique du Congo à revoir les conditions de contrats géants passés avec la Chine en 2007-2008 par lesquels le pays offrait à Pékin d'énormes réserves de cuivre et de cobalt en échange de travaux d'infrastructures financés et réalisés par des groupes publics chinois et d'un prêt pour moderniser son secteur minier.

Les critiques de la Chine reprochent également aux échanges sino-africains de peu favoriser les créations d'emplois locaux.

Au Gabon, un bras de fer entre l'Etat et Sinopec a pris fin en janvier après que ce groupe pétrolier chinois a reconnu être à l'origine d'un préjudice, excédant le milliard de dollars, selon Libreville, qui accusait l'entreprise de mauvaise gestion, corruption, non respect de l'environnement...

En Angola, premier terrain d'investissement de la Chine en Afrique, Pékin et Washington se livrent une bataille d'influence pour assurer à leurs entreprises nationales les meilleures parts du pétrole dont regorge ce pays.

L'Afrique reste malgré tout une terre pleine de promesses pour la Chine et le Premier ministre chinois Li Keqiang a annoncé début mai à Addis-Abeba que son pays comptait doubler ses échanges commerciaux avec l'Afrique, à 400 milliards de dollars d'ici à 2020. – AfricaLog avec agence

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