Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon va envoyer un émissaire au Burkina Faso pour tenter de mettre fin aux violences provoquées par le projet du président Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir, a annoncé jeudi son porte-parole Stéphane Dujarric.
M. Ban suit avec une grande inquiétude la détérioration de la situation au Burkina Faso, il appelle toutes les parties à mettre fin aux violences, à faire preuve de retenue et à utiliser le dialogue pour résoudre les problèmes en suspens, a ajouté M. Dujarric au siège de l'ONU à New York.
L'armée burkinabè a annoncé jeudi la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée, l'instauration d'un couvre-feu et la mise en place d'un organe de transition, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une journée d'émeute contre le président Blaise Compaoré.
Les violences ont fait au moins un mort jeudi dans la capitale burkinabè, Ouagadougou, où l'Assemblée nationale a été incendiée et la télévision publique prise d'assaut.
Le patron de l'ONU s'est dit attristé de cette mort provoquée par les derniers événements dans le pays, a affirmé son porte-parole.
De même source, l'émissaire de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, sera au Burkina Faso vendredi, au sein d'une mission de paix conjointe à l'Union africaine (UA) et à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Dans un communiqué diffusé par son bureau, basé à Dakar, M. Ibn Chambas s'est aussi déclaré inquiet devant la détérioration de la situation sécuritaire dans la capitale, Ouagadougou, ainsi que dans d'autres villes du pays.
Il appelle au calme et à la retenue et demande aux autorités nationales ainsi qu'à tous les acteurs politiques et de la société civile de tout mettre en oeuvre pour éviter le recours à la violence, protéger les populations civiles, et privilégier le dialogue, il encourage tous les acteurs à oeuvrer sans relâche à une solution pacifique pour la stabilité du Burkina Faso.
Le Burkina Faso a plongé jeudi dans le chaos lors de manifestations contre le vote - prévu dans la journée, puis finalement reporté - d'une révision constitutionnelle autour du maintien du président Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans. – AfricaLog avec agence