Un groupe de théoriciens de la conspiration appelé les "birthers" agace la Maison blanche en persistant à affirmer que Barack Obama n'est pas né aux Etats-Unis, n'est pas véritablement un citoyen américain et ne peut donc assumer la présidence des Etats-Unis.
Ce groupe assure que le premier président afro-américain des Etats-Unis est né au Kenya, comme son père, et non pas à Hawaï. Cette théorie est apparue pour la première fois durant la campagne pour l'élection présidentielle de novembre 2008 mais elle reçoit plus d'attention dans certains médias américains cet été, période traditionnellement creuse en matière d'informations, pendant laquelle nombre d'Américains sont en vacances. Le porte-parole de la Maison blanche, Robert Gibbs, n'a pas caché son exaspération, lundi au cours d'un point de presse, quand un journaliste lui a demandé : "Avez-vous quelque chose à déclarer qui clouerait le bec aux 'birthers'?" "Si j'avais de l'ADN à disposition, je calmerais ceux qui ne croient pas qu'il (Obama) est né ici", a répliqué Gibbs. "Mais j'ai une info pour eux et pour eux tous : le président est bien né à Honolulu, à Hawaï, le 50e Etat du plus grand pays à la surface de la Terre. Il en est bien citoyen". "Voici un an et demi, j'avais demandé à ce que son acte de naissance soit diffusé sur internet (...)", a-t-il rappelé. Une copie scannée numériquement de l'acte de naissance délivré par l'état-civil de Hawaï montre qu'Obama est né à Honolulu le 4 août 1961 à 19h24 locales. Le groupement non partisan FactCheck.org, qui dépend de l'Université de Pennsylvanie, a examiné l'original de l'acte de naissance d'Obama afin de mettre une bonne fois pour toutes fin à la polémique. LES RADIOS DE DROITE PASSENT À L'ATTAQUE "Nous concluons qu'il est absolument conforme à tout ce que requiert le département d'Etat pour prouver que l'on est citoyen américain. Notre conclusion: Obama est né aux Etats-Unis, comme il l'a toujours dit". FactCheck.org fait aussi remarquer que la mère américaine d'Obama et son père kenyan avaient publié dans un journal de Honolulu une annonce, le 13 août 1961, pour faire part de la naissance de leur fils Barack. Pour Gibbs, qui avait déjà tourné en ridicule les "birthers" par le passé, leurs affirmations sont "fabriquées de toutes pièces, elles sont une absurdité fictionnelle". "Il existe 10.000 sujets de discussion plus importants pour les gens de ce pays, plutôt que de se demander si oui ou non le président est un citoyen (américain)". Malgré les preuves manifestement indiscutables, les animateurs de talk-shows de certaines stations de radio orientées à droite continuent d'évoquer l'hypothèse d'un faux acte de naissance qui viserait à dissimuler le fait qu'Obama est né à l'étranger. Cette théorie a la vie dure : un élu républicain du Congrès, Mike Castle, a été sifflé lors d'une réunion publique après avoir insisté sur le fait qu'Obama, qui est démocrate, était bel et bien un citoyen américain. La vidéo de cette réunion publique a été diffusée sur le net et consultée près de 700.000 fois sur YouTube. Un autre élu républicain du Congrès, John Campbell, est le coauteur d'un texte de loi qui viserait à l'avenir à contraindre les candidats à la présidentielle à produire des certificats de naissance. Parallèlement, plusieurs actions en justice visant à contester l'éligibilité de Barack Obama ont été rejetées. Au sein de l'armée de terre, un commandant a fait la une des journaux en affirmant qu'il ne voulait pas être envoyé en Afghanistan parce que le commandant en chef des forces armées américaines n'est pas, selon lui, un citoyen américain... – Reuters