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Une décision de l'Arabie saoudite secoue l'ONU

Oct 19, 2013
Une décision de l'Arabie saoudite secoue l'ONU

Le refus de l'Arabie saoudite de prendre son siège au Conseil de sécurité de l'ONU, une première, a pris vendredi par surprise le secrétariat de l'ONU et de nombreux ambassadeurs du Conseil.

Certains diplomates émettaient vendredi l'hypothèse que le royaume saoudien revienne sur sa décision, d'autant que l'ONU n'en a pas encore été avertie officiellement.

Le remplacement éventuel de l'Arabie saoudite au Conseil est une décision qui relève des Etats membres, a rappelé à la presse le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Mais il a ajouté que l'ONU n'avait pas encore reçu de notification officielle à cet égard.

Ils auraient dû y penser avant l'élection, a commenté l'ambassadeur du Guatemala, Gert Rosenthal, à son entrée au Conseil de sécurité.

Nous essayons toujours de savoir ce qu'ils (les Saoudiens) veulent dire, a déclaré aux journalistes le représentant permanent adjoint britannique Peter Wilson.

C'est une très grosse surprise, a reconnu l'ambassadeur australien Gary Quinlan, tandis que l'ambassadrice américaine Samantha Power se refusait à tout commentaire.

Pour l'ambassadeur français Gérard Araud, il faut le temps de peser les conséquences de la décision saoudienne.

Nous pensons que l'Arabie saoudite aurait apporté une très positive contribution au Conseil de sécurité mais nous comprenons aussi sa frustration, a-t-il déclaré en référence aux vives critiques de Ryad contre l'inertie du Conseil dans la crise syrienne. Il est vrai que le Conseil de sécurité a été incapable d'agir pendant plus de deux ans.

Depuis le début du conflit en Syrie, la Russie et la Chine ont bloqué systématiquement des projets occidentaux de résolution critiques envers leur allié syrien.

Mais il est trop tôt pour dire si Ryad peut changer d'avis, a estimé M. Araud.

Nous devons les contacter pour voir pourquoi ils ont pris cette décision, a affirmé l'ambassadeur pakistanais Masood Khan. Je ne sais pas si on peut persuader l'Arabie saoudite de prendre son siège au Conseil, a-t-il ajouté.

Si l'Arabie saoudite maintenait sa décision, il reviendrait au groupe Asie-Pacifique au sein de l'Assemblée générale (auquel appartiennent l'Arabie saoudite) de trouver un nouveau candidat, qui serait ensuite entériné par l'ensemble de l'Assemblée.

Le groupe Asie-Pacifique doit se réunir mais cette réunion n'est pas encore programmée, a précisé Masood Khan.

La Russie a critiqué vendredi la décision sans précédent de Ryad, jugeant particulièrement étranges les arguments avancés sur la Syrie.

Ryad a justifié sa décision par l'impuissance du Conseil en Syrie et par sa politique de deux poids, deux mesures au Proche-Orient.

Selon un diplomate du Conseil parlant anonymement, il pourrait y avoir une nouvelle élection mais il est aussi possible de persuader Ryad de changer de position. Le gouvernement saoudien a fait clairement sentir ces dernières semaines qu'il était inquiet à propos de la Syrie et de la question palestinienne, a-t-il rappelé.

Ryad est aussi préoccupé par le rapprochement opéré entre les pays occidentaux membres du Conseil, notamment les Etats-Unis, et l'Iran.

Le Conseil, qui compte 15 membres, renouvelle chaque année cinq de ses dix sièges de membres non permanents, sur une base régionale. Jeudi, l'Arabie saoudite, le Tchad, le Chili, le Nigeria et la Lituanie avaient été élus pour un mandat de deux ans qui commencera le 1er janvier. – AfricaLog avec agence

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