Un an après son élection à la Maison Blanche, Barack Obama fait face à des scrutins test mardi au New Jersey et en Virginie, où les démocrates ne sont pas à l'abri de défaites symboliquement importantes dans les courses au poste de gouverneur organisées dans ces deux Etats.
Outre ces deux sièges, les maires de plusieurs grandes villes -New York, Atlanta, Houston, Boston, Detroit et Pittsburgh- doivent également être élus, ainsi que deux membres de la Chambre des Représentants en Californie et dans l'Etat de New York. Les résultats seront examinés à la loupe et pourraient donner une première indication sur les chances des démocrates de garder le contrôle du Congrès lors des élections de mi-mandat dans un an. L'un des scrutins les plus importants concerne le poste de gouverneur dans le New Jersey, où le sortant, le démocrate Jon Corzine, est au coude-à -coude dans les sondages avec son rival républicain Chris Christie, malgré les déplacements effectués par Barack Obama durant la campagne pour le soutenir. La corruption dans le gouvernement du New Jersey et le niveau des taxes locales -les plus élévées du pays- ont joué contre Corzine, qui brigue un deuxième mandat. Le gouverneur milliardaire a également été desservi par son passé de PDG de la banque d'affaires Goldman Sachs. Les républicains n'ont pas remporté un scrutin portant sur l'ensemble du New Jersey depuis une dizaine d'années, et une victoire de Christie, un ancien procureur, constituerait un revers pour Barack Obama. Les démocrates risquent beaucoup plus sûrement une déconvenue en Virginie. Le gouverneur sortant, le démocrate Tim Kaine, ne peut se représenter en raison d'une loi locale limitant le nombre de mandats. Et le candidat du parti de l'âne, Creigh Deeds, accuse un retard à deux chiffres dans les sondages sur son adversaire républicain Bob McDonnell. Barack Obama a également fait campagne pour Deeds, mais la Maison Blanche a cherché à minimiser les conséquences d'une probable défaite du candidat démocrate affirmant qu'elle ne refléterait pas la popularité du président. "Les résultats de ces élections tendent à être exagérées", a expliqué mardi sur NBC l'ancien directeur de campagne d'Obama, David Plouffe. "Ce sont des scrutins locaux." La course la plus intéressante se déroule dans le nord de l'Etat de New York et a pour enjeu un siège à la chambre des Représentants. Des poids-lourds du Parti républicain, dont l'ancienne prétendante à la vice-présidence Sarah Palin, ont apporté leur soutien au candidat d'une autre formation, Doug Hoffman, qui se présente sous les couleurs du Parti conservateur de New York. Cette situation inhabituelle a conduit la candidate républicaine Dierdre Scozzafava à suspendre sa campagne et à soutenir son rival démocrate Bill Owens. Jusqu'à ce coup de théâtre, la campagne opposait des conservateurs à des modérés du Parti républicain. Doug Hoffman avait décrit Mme Scozzafava comme trop progressiste, en raison notamment de ses positions sur l'avortement et le mariage homosexuel. Pour la Maison Blanche, ces développements montrent que les partisans d'une ligne dure sont en train de prendre le contrôle du Parti républicain. La présidence américaine estime que cette tendance devrait se vérifier lors des élections de mi-mandat en 2010. A New York, le maire sortant et milliardaire Michael Bloomberg devrait avoir dépensé en tout plus de 100 millions de dollars (68 millions d'euros) de sa fortune personnelle pour décrocher un troisième mandat, un record pour une campagne auto-financée aux Etats-Unis. Enfin, dans certains Etats, les électeurs se prononcent sur des référendums d'initiative locale. Dans le Maine, le vote portera sur le mariage homosexuel; dans l'Etat de Washington, sur une union civile accordant les mêmes droits que le mariage; et dans l'Ohio, sur la légalisation des casinos. - AP