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"Ceux qui ont rencontré les Taylor, on les connaît"

Jan 13, 2013
"Ceux qui ont rencontré les Taylor, on les connaît"

"Le problème n'est pas de savoir si c'est telle ou telle ethnie, le problème est de savoir est-ce qu'on travaille pour le pays, pour le bien du pays et qu'on met les cadres compétents techniquement, indépendamment de leur ethnie. Mais ceux qui sont responsables et qui veulent diviser le pays, qui ne veulent pas que le pays avance, qui ne sont pas intéressés par les élections, qui ne sont intéressés que par une chose, qu'il y ait un coup d'Etat. Non, la Guinée ne reviendra plus en arrière! Ils se trompent sur l'armée, nous connaissons des leaders qui donnent de l'argent à des militaires. Mais ils ont oublié que l'armée guinéenne a changé et que ce n'est plus l'armée d'hier".

Propos du Président Alpha Condé prononcés le 3 janvier, devant les diplomates, les présidents des institutions républicaines et les membres du gouvernement, venus au Palais présidentiel Sékhoutouréya lui présenter leurs vœux de nouvel an.

Les leaders de l'opposition réunie au sein du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition et de l'Alliance pour la démocratie et le progrès ont répliqué ce 11 janvier, non seulement à ces déclarations du Chef de l'Etat mais aussi à son discours de nouvel an à la nation, prononcé le 31 décembre 2012.

Leur porte-parole, Aboubacar Sylla, le président de l'Union des forces du changement a dit que le premier discours du Président (celui du 31 décembre 2012, NDLR) a vanté les prouesses du gouvernement et que le second, aux antipodes du premier, a été comme un mea-culpa d'Alpha Condé qui a reconnu que son administration ne fonctionne pas bien, que la mamaya avait envahi les mœurs politiques dans le pays et que les préfets s’étaient positionnés politiquement au service d’un pouvoir au lieu de leur population. L'opposant croit qu'après un tel discours, le Président Alpha Condé n'avait qu'à dissoudre son gouvernement qui n’est à la hauteur ni des attentes des Guinéens ni de la confiance qu’il a placée en lui. Mais, M. Sylla pense que le Président guinéen préfère " amuser la galerie, divertir les Guinéens", surtout lorsqu'Alpha Condé parle de "complot" contre son pouvoir que des leaders seraient prêts à orchestrer avec des militaires de l'armée guinéenne.

L’opposant a souligné qu’à la première République, chaque fois que "l’opinion internationale s’émouvait de la vie des Guinéens, le pouvoir sortait un complot". Pour lui, la Guinée serait aujourd’hui dans une même situation. Et de nier l’accusation du Président de la République, en affirmant que l’opposition se bat pour que seuls la voix du peuple et les suffrages valablement exprimés par les électeurs Guinéens, soient ceux qui désignent les dirigeants du pays.

Cellou Dalein Diallo, le président de l'Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG a vivement répliqué aux mêmes propos en disant: "Nous sommes en Guinée, nous sommes des habitués. Lorsqu'on veut tuer son chien, on l'accuse de rage. Le Président nous avait dit que dans six mois, il n'y aura plus d'opposition. Aujourd’hui heureusement, il n’y a pas d’Arc-en-ciel. Non, objectivement ! C’est plutôt l'opposition qui s'est renforcée et élargie avec l'arrivée de Baïdy Aribot, de Jean Marc Telliano, de Kassory qui ont décidé de nous rejoindre (...) Aujourd’hui, c’est l’Arc-en-ciel qui n’existe pas (…) Donc, la prophétie d'El Hadji-Professeur ne s'est pas concrétisée. Nous luttons avec des moyens légaux. Nous faisons des manifestations pacifiques. Nous acceptons de prendre ces risques-là, en exposant la vie de nos militants, en exposant nos propres vies, nos libertés, en allant nous-mêmes dans la rue… C'est ce combat-là que nous avons choisi de mener. Nous n'avons pas d'autres recours, sinon qu'à utiliser la rue comme la Constitution et les lois de la République nous l'autorisent, pour dénoncer nos frustrations, les injustices, les violations des règles de droit," a-t-il martelé.

Sidya Touré, le président de l'Union des forces républicaines, UFR, est allé plus loin, avec ironie en disant qu’il est important de ne pas banaliser une telle déclaration du Chef de l'Etat. Surtout qu’il a vu le Procureur de la République "s’étriper" sur des questions qui, à son avis, ne " profitent qu’à ceux qui ont voulu en lancer l’idée". Sidya Touré trouve cela pitoyable. Et d'ajouter: "Mais, ne vous y trompez pas et surtout ne le négligez pas. C’est un problème cultuel au niveau des leaders des partis politiques que nous sommes, notamment de l’opposition. Vous n’avez qu’à suivre notre cursus. Quand vous commencez par les leaders qui sont encore vivants : Jean-Marie Doré, Alpha Condé lui-même et ceux qui sont ici, vous allez rapidement apprendre qui est-ce qui a passé son temps à préparer les choses comme ça (…) Un parti communiste comme c’est le cas du RPG, on essaie d’entretenir ce que vous connaissez bien, la tension révolutionnaire qui consiste à déclarer des choses Urbi et Orbi pour dire: on veut faire un complot contre moi."

Il regrette que des gens passent à longueur de journée pour parler de cela alors qu'ils n'en savent rien. Le président de l'UFR ne réfute pas qu'il y a eu un problème en Guinée, suite à l'attentat contre le domicile du Président Alpha Condé, le 19 juillet 2011. Sidya Touré dit qu'il ne comprend pas qu’après l'attaque de ce domicile des "semaines après, on se précipite sur le bâtiment pour le rénover complètement. Pour des fins d’enquête, on aurait dû laisser le bâtiment intact…"

Le président de l'UFR qui dit qu'il "sait qui attaquait qui ici ou qui cherchait à attaquer quelqu’un ici. Je suis dans l’opposition depuis 13 ans, je ne me souviens pas avoir pris contact avec qui que ce soit, ceux qui ont rencontré les Taylor et les autres pendant cette période, on les connaît."

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