Boko Haram en déroute selon l'armée nigériane
May 30, 2013
L'armée nigériane a affirmé jeudi que les insurgés islamistes étaient en déroute et qualifié de propagande vide de sens les déclarations de Boko Haram soutenant que les militaires avaient été repoussés dans certaines zones du pays.
Dans une vidéo, le présumé chef des extrémistes, Abubakar Shekau, a affirmé avoir enregistré plusieurs victoires depuis le début de l'offensive de l'armée, le 15 mai, dans le nord-est du Nigeria, et n'avoir eu à déplorer que peu de pertes.
Depuis le début de cette guerre qu'ils appellent +état d'urgence+ (...) dans certains cas, les soldats que nous avons affrontés ont pris la fuite en courant, a affirmé Abubakar Shekau.
Nous considérons cela comme de la propagande vide de sens, a déclaré le général Chris Olukolade, porte-parole des armées.
A notre connaissance, en ce moment-même, (les insurgés) sont en déroute. Ils sont en fuite et beaucoup d'entre eux ont été capturés, a-t-il ajouté, annonçant la poursuite de l'opération militaire conformément aux opérations prévues pour la sécurité de la Nation.
Cette offensive d'envergure contre le groupe Boko Haram est menée dans les Etats de Borno, Yobe et Adamawa (nord-est), où l'état d'urgence a été décrété par le président Goodluck Jonathan, pour y reconquérir des zones tombées aux mains des insurgés.
Toutefois, M. Olukolade s'est refusé à avancer des chiffres sur le nombre d'islamistes tués et capturés depuis le début de l'offensive lancée le 15 mai.
Il a cependant précisé que cinq Nigériens et deux Tchadiens avaient été arrêtés par les forces spéciales dans une ville à la frontière avec le Tchad alors qu'ils s'enfuyaient.
Tous les sept faisaient partie des neuf arrêtés à Tumbu Gini, une ville frontière avec le Tchad alors qu'ils tentaient de passer au Tchad. Le chef présumé du groupe, blessé par balles, a réussi à s'enfuir, a-t-il ajouté.
J'ignore où il (Abubakar Shekau) se trouve, mais je sais que les services de renseignement sont sur ses traces, a dit M. Olukolade.
Shekau a appelé les islamistes de plusieurs pays du monde - dont l'Afghanistan, le Pakistan, l'Irak - à participer à la lutte pour la création d'un Etat islamique au Nigeria.
Selon le porte-parole des armées, cette demande d'une assistance étrangère montre la faiblesse de Boko Haram. S'ils occupent toujours le terrain, pourquoi a-t-il (Shekau) besoin d'aide?, a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis et plusieurs organisations de défense des droits humains ont appelé l'armée nigériane à pas commettre d'atrocités contre des civils, l'armée nigériane ayant souvent été accusée de violations des droits de l'homme dans sa répression de l'insurrection islamiste.
Mais M. Olukolade a déclaré qu'il n'avait vu aucune preuve crédible de fautes commises par l'armée dans cette offensive.
Aucune vérification n'a pu être faite de façon indépendante, l'armée ayant coupé les réseaux de téléphonie mobile dans la majeure partie du Nord-Est et l'accès aux zones les plus reculées étant restreint.
Le Nigeria a toutefois reconnu qu'il avait détenu des enfants et a, récemment, annoncé que les femmes et les enfants arrêtés pour liens avec le terrorisme allaient être relâchés.
Dans une autre récente vidéo, Shekau avait affirmé retenir en otages des femmes et des enfants, en représailles car l'armée, selon lui, retenait des femmes et des enfants.
M. Olukolade a ajouté que des enfants avaient été arrêtés en raison de leur implication directe avec les islamistes, qui les utilise comme guetteurs ou coursiers. Il n'a précisé ni leur âge ni leur nombre.
Il a démenti que des femmes et les enfants des membres de Boko Haram avaient été arrêtés pour les forcer à se rendre.
Sur le plan militaire, M. Olukolade, a ajouté que les frappes aériennes ont servi, jusqu'à présent, à appuyer l'avancée des troupes au sol et à détruire des bases des insurgés.
Selon l'ONG Human Rights Watch, les attaques de Boko Haram et la répression de l'insurrection par les forces de sécurité ont fait 3.600 morts depuis 2009. – AfricaLog avec agence
