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Guinée: Paris condamne "avec la plus grande fermeté" la répression

Sep 29, 2009

La France a condamné lundi "avec la plus grande fermeté" la "répression violente" exercée par l'armée guinéenne au cours d'une manifestation pacifique en Guinée, et appelé les militaires à réaffirmer leur volonté de "rendre le pouvoir aux civils".

"Si l'on ne veut pas que la situation dégénère, cela nécessite que soit réaffirmée par les militaires leur volonté de rendre le pouvoir aux civils le plus rapidement possible en organisant les élections et en n'y participant pas", a déclaré le secrétaire d'Etat à la Coopération et à la Francophonie Alain Joyandet à l'AFP.

"L'heure est grave et les choses sont en train de basculer. Je crois qu'il est vraiment temps de réagir. Une des façons de réagir est de mettre fin à toutes formes de violences et surtout à respecter les engagements pris devant la France et devant la Communauté internationale", a ajouté M. Joyandet.

"La France condamne avec la plus grande fermeté la répression violente exercée par l'armée contre les forces vives de Guinée au cours d'une manifestation pacifique organisée à Conakry", a assuré pour sa part, dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères.

"La France appelle le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD), au pouvoir, "à faire preuve de responsabilité et à écouter les aspirations légitimes du peuple guinéen à désigner démocratiquement ses dirigeants", a-t-il indiqué.

Le respect de "l'engagement librement souscrit" par le capitaine Moussa Dadis Camara, président du CNDD, devant la communauté internationale de ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2010 "est de nature à permettre le retour au calme", a estimé M. Joyandet.

D'après Paris, "cette répression sanglante aurait fait plusieurs dizaines de morts parmi les manifestants" et "plusieurs responsables de l'opposition et de la société civile auraient été blessés".

La France "assure le peuple guinéen de toute (sa) solidarité" et appelle "à la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes arrêtées".

Paris "consulte ses partenaires au sein de l'Union européenne et du Groupe international de contact sur la Guinée afin d'étudier les conséquences à tirer rapidement de ces événements", a conclu le Quai d'Orsay.

Un rassemblement d'opposants dans un stade a été dispersé lundi dans le sang par les forces de l'ordre à Conakry.

Au moins cinquante-huit personnes hostiles à la junte ont été tuées par balles, selon une source médicale, et deux chefs de l'opposition blessés lors de la répression. La manifestation avait été préalablement interdite.

La foule de manifestants voulait manifester son opposition à une éventuelle candidature du capitaine Moussa Dadis Camara.

Ces violences interviennent au moment où la communauté internationale fait pression sur le chef des putschistes, au pouvoir depuis le coup d'Etat du 23 décembre 2008, pour qu'il respecte ses engagements et laisse le pouvoir aux civils. M. Joyandet s'était rendu cet été en Guinée et avait transmis ce message de fermeté de la France. - AFP 

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