La rencontre entre le médiateur dans la crise guinéenne, le président Blaise Compaoré et les deux candidats, Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et Cellou Dalein Diallo de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) avait pour objectif d’assurer un second tour de l’élection présidentielle dans un climat apaisé.
La CENI devait « prendre les dispositions utiles pour corriger les insuffisances et dysfonctionnements relevés à l’occasion du premier tour, conformément aux recommandations de la Commission ad hoc».
Lors d’une conférence de presse qu’il a animée cette semaine, le chef de Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) en République de Guinée, Alexander Lambsdorff, a rappelé: «le peuple guinéen a une occasion historique devant lui. Ce scrutin représente une opportunité pour les deux candidats, leurs sympathisants et les autorités guinéennes de montrer au monde leur engagement pour la démocratie, en maintenant un climat de civisme et de paix, durant toutes les étapes de cette élection, et en acceptant le verdict des urnes ».
La MOE UE a rappelé l’importance de la mise en œuvre des dispositions suivantes:
1. La publication du répertoire définitif des bureaux de vote, incluant le
détail du nombre d’inscrits, dans tous les démembrements de la CENI et
centralement, sur son site internet, plusieurs jours avant le scrutin afin d’en permettre une large diffusion
2. L’affichage systématique du procès-verbal des résultats devant chaque bureau de vote, la remise d’une copie certifiée aux assesseurs représentant les deux candidats et l’accès permanent de leurs délégués à toutes les étapes de la centralisation, y compris au site central de Conakry
3. La publication dans tous les centres de compilation et centralement, sur le site internet de la CENI, des résultats provisoires détaillés par bureau de vote
4. De même, la publication du détail par bureau de vote des résultats définitifs constitue un élément indispensable de transparence quant aux corrections éventuelles réalisées par la Cour Suprême.
Est-ce que le Céni est prête pour l’organisation des élections libres et transparentes le 19 Septembre 2010 ?
La présidente par intérim de la Céni, Hadja Aminata Mame Camara a récemment confié à la presse que son institution « est entrain de mener un certain nombre d’activités qui concourent à l’amélioration des conditions d’organisation du second tour ». Sans détails.
M. Pathé Dieng, Directeur des opérations de la Céni, a expliqué lors d’un récent entretien qu’ il n’ y avait pas de doute: « quand nous avons dit 27 juin, très peu de Guinéens nous ont cru. Mais on l’a tenu, envers et contre tout. Le 19 septembre a été choisi comme la date du second tour. Le président de la République a pris un acte pour fixer cette date. Elle sera tenue. »
Malgré l’assurance de M. Pathé Dieng, le doute persiste sur la tenue du scrutin le 19 Septembre dans les meilleures conditions.
Le président de la Céni, M. Ben Sékou Sylla et le responsable de la planification, El hadj Boubacar Diallo ont été condamné pour fraude électorale en dépit de l'immunité dont ils sont censés bénéficier. – AfricaLog