Au terme de sa mission en Guinée, Mme Fatou Bensouda, Procureur adjoint de la Cour pénale internationale a conféré avec la presse à La Maison de la Presse. En attendant de revenir sur les réponses aux préoccupations des journalistes, nous vous proposons dans cette mise en ligne, la déclaration liminaire qu’elle a faite à cette occasion.
Déclaration à la presse de Mme Fatou Bensouda, Procureur adjoint de la Cour pénale internationale
« Mesdames et Messieurs
Le Bureau du Procureur vient de terminer sa troisième mission en Guinée. Cette visite s’est effectuée dans le cadre de l’examen préliminaire ouvert par le Procureur de la CPI, Monsieur Luis Moreno-Ocampo, à la suite des événements du 28 septembre 2009 à Conakry.
Au nom du Procureur Moreno-Ocampo, et en mon nom personnel, je tiens à remercier les autorités guinéennes, pour leur accueil et leur coopération.
Le pays achève une période de transition qui est cruciale pour son avenir, mais, comme nous l’avons constaté ces dernières semaines, qui pourrait générer de la violence. Les élections pourraient déclencher des crimes relevant de la compétence de la CPI. C’est ce qui est arrivé en 2007 et 2008 au Kenya, où nous avons depuis ouvert une enquête. Je me répète : nous ne voulons pas de pareil scénario en Guinée. Dans ce contexte, j’ai rencontré les principaux acteurs qui peuvent contrôler la violence.
Nous nous sommes entretenus avec le Président de la Transition, le Premier ministre, le Ministre de la Justice, le Chef d’Etat-major des Armées, le Commandant de la FOSSEPEL, ainsi que les deux candidats à l’élection. Tous se sont engagés à faire leur possible pour éviter toute violence et contrôler les fauteurs de troubles. Nous comptons sur eux et sur l’ensemble des Guinéens.
Par ailleurs, notre examen préliminaire des crimes commis le 28 septembre 2009 se poursuivra. Aux victimes, je veux réitérer ce que j’ai dit il y a deux jours à mon arrivée en Guinée : les auteurs de ces crimes ne resteront pas impunis.
Nous continuerons d’insister, avec l’ensemble de la communauté internationale, pour que les plus hauts responsables soient traduits en justice.
La fin de l’impunité est la raison d’être de cette Cour dont la Guinée fait partie, et la fin de l’impunité doit marquer cette nouvelle page de son histoire que la Guinée est en train d’écrire.
Je vous remercie. »
Conakry, le 12 novembre 2010
AfricaLog.com