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Plus de 100 morts en Libye, depuis le début de l’insurrection

Feb 20, 2011

Plus de 100 morts en Libye depuis le début d'un mouvement quasi-insurrectionnel, le centre de Manama tenu par l'opposition, des rassemblements au Maroc et en Iran : l'onde de choc née en Tunisie, puis en Egypte, continue de se propager d'Afrique du Nord au Moyen-Orient.

En Libye, gouverné par le colonel Mouammar Kadhafi depuis 42 ans, la répression a fait au moins 104 morts depuis le début de la révolte mardi, selon l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) qui suit de près la situation.

Un bilan de l'AFP établi a minima à partir de sources libyennes fait état de 77 morts.

La contestation semble se muer en insurrection dans l'est, surtout à Benghazi, bastion des opposants à 1.000 km à l'est de Tripoli. Douze personnes au moins y ont été tuées samedi quand l'armée a repoussé à balles réelles les manifestants qui prenaient d'assaut une caserne, selon le journal Quryna proche du réformiste Seïf el-Islam, fils de Mouammar Kadhafi.

Benghazi est devenu le théâtre de "massacres", a affirmé Fathi Terbeel, un des organisateurs des manifestations, sur la chaîne Al-Jazira : "Cela ressemble à une zone de guerre ouverte entre les manifestants et les forces de sécurité".

Mohammed Mughrabi, un avocat, a déclaré  que des milliers de personnes manifestaient devant un tribunal et que d'autres protestataires étaient partis, comme la veille, à l'attaque d'une caserne, où ils ont essuyé des tirs.

Selon des témoignages concordants, les forces de l'ordre sont appuyées par des "mercenaires africains". Des témoins ont accusé ces derniers de "tirer sur la foule sans distinction".
Un haut responsable libyen a également affirmé qu'un "groupe d'extrémistes islamistes" retenait en otage depuis plusieurs jours des membres des forces de l'ordre et des citoyens à Al-Baïda (est). L'information n'était pas confirmée de source indépendante.

A Paris, la France a condamné "un usage disproportionné de la force qui n'est pas acceptable" en Libye.

Face à ces violences, l'Autriche a envoyé un avion militaire à Malte pour une éventuelle évacuation de ses ressortissants et de ceux de l'Union européenne de Libye ou d'autres pays arabes.

Dans le Golfe, le petit royaume de Bahreïn, qui sert de quartier général à la Ve flotte des Etats-Unis, est toujours secoué par des manifestations réclamant une libéralisation du système politique, dominé par la monarchie sunnite et dont la majorité chiite de la population se dit exclue.

Des centaines de protestataires ont passé une nuit sans encombres sur la place de la Perle, dans le centre de Manama, reconquise après le retrait samedi de l'armée et de la police.

L'union générale des syndicats de Bahreïn a levé son mot d'ordre de grève générale, estimant que ses demandes d'un retrait de l'armée et du droit de manifester ont été satisfaites.

Parallèlement à Téhéran, les forces de l'ordre se sont largement déployées dans le centre alors que des partisans de l'opposition tentaient de se rassembler en divers points pour commémorer le septième jour après la mort de deux jeunes tués lors d'une manifestation le 14 février, selon plusieurs sites d'opposition et des témoins.

Ces manifestations, les premières depuis un an, ont lieu à l'appel notamment des deux principaux leaders de l'opposition réformatrice, l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi.

Plusieurs milliers de Marocains ont manifesté à Casablanca et à Rabat pour réclamer des réformes politiques et une limitation des pouvoirs du roi. "Liberté, dignité, justice", scandaient des manifestants à Casablanca, tandis que des groupes de gauche demandaient "moins de pouvoirs à la monarchie".
Aucun incident n'avait été signalé dans les deux villes en début d'après-midi.

Au Yémen, où des heurts entre opposants et partisans du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans et allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, avaient tourné samedi à la bataille rangée dans la capitale, Sanaa, Hassan Baoum, principale figure de la contestation sudiste, a été arrêté dimanche après son arrivée à Aden pour participer aux manifestations.

Plusieurs centaines d'étudiants ont en revanche manifesté devant le campus de l'université de Sanaa sans être inquiétés par les partisans du pouvoir tenus à l'écart par la police. - AFP

 

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