Le 21 février, dans la matinée, une cinquantaine d’élèves du collège Mamadou Konaté ont voulu manifesté dans le grand marché de la préfecture de Forécariah, au sud-ouest de Conakry à 130 km. Ces manifestants protestent contre la vie chère. Notamment contre l’augmentation du prix du pain, qui est passé de 1 500 à 2 500 Fg la baguette. Conséquence, le matin du 21 Février, selon nos sources, il n’y a pas eu de pain à Forécariah. Les boulangers ayant eu vent de la manifestation, prédisant de la casse de leurs boulangeries par les mécontents, n’ont pas voulu faire du pain. Un boulanger a témoigné : « J’ai une boulangerie, mais je n’ai pas fait de pain aujourd’hui, parce que j’ai appris que les élèves veulent manifester, saccager nos locaux et emporter nos marchandises, si on ne diminuait pas le prix du pain, comme si nous sommes les fabricants de la farine. Si les chefs ne disent de rien, nous n’allons pas travailler. Il faut qu’on nous protège !»
En tout cas, les élèves de Forécariah, veulent remettre leur mouvement tant qu’il n’y aura pas une baisse du prix du pain sur le marché. Ils se plaignent que leurs parents ne leur trouvent suffisamment à déjeuner, avant d’aller à l’école. Mais avec un morceau de pain garni et vendu à 1500 Fg par des vendeuses de haricot ou de beignet, à l’enceinte de leur établissement, pourrait faire l’affaire. Mais ils étaient nombreux à refuser de suivre leurs cours et à vouloir démobiliser leurs camarades qui étaient déjà dans leurs salles, en procédant à des jets de pierre sur le toit de leur école. Selon une source qui a voulu garder l’anonymat, le principal du collège a réussi à empêcher les grognards d’avoir accès à la cour du Collège Mamadou Konaté.
D’ailleurs le principal a témoigné : « Les élèves protestent contre la vie chère à Forécariah. Mais la veille, j’ai appris la rumeur du boycott des cours qu’ils voulaient entamer. Toutefois, il y a plusieurs d’entre eux qui se sont désolidarisés du mouvement, en venant très tôt le matin en classe. Dès huit heures, j’ai fermé alors la cour et ce qui nous a permis à maîtriser ceux-là qui étaient en classe. Mais il faut le dire, les autorités préfectorales n’ont pas voulu intervenir pour calmer les enfants.»
Au moment où nous mettions sous presse, la ville a repris son train de vie habituelle. Avec bien des interrogations du fait que les agents des forces de l’ordre et de sécurité n’ont pas été déployés. La cherté de vie qui s’accentue peut-elle mener à des manifestations dans le pays? Pour bien des observateurs, la dégradation du niveau de vie des Guinéens, suite à la flambée exponentielle des prix, risque bien de faire des vagues.
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