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Vives tensions en Côte d'Ivoire en l'absence de solution politique

Mar 11, 2011

La Côte d'Ivoire était toujours vendredi sous haute tension, avec des tirs dans la nuit près de la capitale Yamoussoukro et dans Abidjan, alors que l'absence de solution politique a éclaté au grand jour après plus de trois mois d'une crise post-électorale meurtrière.

Dans le même temps, les relations se dégradent entre le camp du président sortant Laurent Gbagbo et la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) appuyée par la force française Licorne à propos d'une interdiction de vol au-dessus du territoire ivoirien, décrétée par le camp Gbgabo mais rejetée par l'ONU et par Paris.

Cette interdiction vise, selon les analystes, à rendre plus difficile le retour à Abidjan en fin de semaine du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara, attendu vendredi au Nigeria après avoir assisté la veille à un sommet de l'Union africaine à Addis Abeba.

Peu après la fin de la réunion de l'UA ayant confirmé la victoire de M. Ouattara à la présidentielle du 28 novembre, des tirs à l'arme lourde ont été entendus dans la localité stratégique de Tiébissou (centre), à la lisière entre la zone sud contrôlée par le camp Gbagbo et la zone nord tenue depuis 2002 par les ex-rebelles des Forces nouvelles (FN), alliés à M. Ouattara.

Tiébissou est située sur la route reliant Bouaké, deuxième ville du pays et fief FN, et la capitale politique Yamoussoukro. Elle est à seulement 40 km au nord de Yamoussoukro.

Les ex-rebelles ont affirmé vendredi ne pas être impliqués dans ces tirs à l'arme lourde, qui avaient débuté jeudi vers 20H00 (locales et GMT).

"Les Forces nouvelles ne sont pas concernées par cette attaque. Notre check-point se trouve au nord de Tiébissou. Or, selon nos informations, les tirs ont débuté à l'entrée sud de Tiébissou", a indiqué un responsable de la communication des FN, sous couvert de l'anonymat.

Des combats entre Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à M. Gbagbo et FN avaient déjà eu lieu mi-décembre dans cette ville.

Vendredi matin, la situation était calme à Tiébissou mais l'origine des tirs restait inconnue. Sollicité par l'AFP, le porte-parole des FDS n'a pas souhaité faire de commentaire.

Depuis trois semaines, des combats font rage dans l'ouest du pays entre FN et FDS appuyées par des miliciens, faisant craindre une guerre civile. Dimanche dernier, les ex-rebelles ont pris la ville de Toulépleu, près de la frontière libérienne.

Guillaume Soro, chef des FN et Premier ministre de M. Ouattara, s'est d'ailleurs rendu jeudi dans cette localité, selon les FN.

Dans la capitale économique Abidjan, la situation sécuritaire continuait de se dégrader. La situation était particulièrement instable dans le quartier d'Abobo (nord), où les tirs ont redoublé d'intensité dans la nuit de jeudi à vendredi, selon plusieurs témoignages.

Ce quartier -- quelque 1,5 million d'habitants-- où les FDS ont maille à partir avec des insurgés, est devenu l'épicentre de la crise ayant fait plus de 370 morts depuis fin 2010 dans le pays, selon l'ONU.
Dans le quartier chic de Cocody, la maison d'une personnalité du camp Gbagbo, Damana Pickass, a aussi été attaquée jeudi soir, notamment au lance-roquettes, sans faire de tué.

Dans cette atmosphère très tendue, le camp Gbagbo a menacé l'Onuci et la force Licorne de "sanctions" après leur refus de respecter l'interdiction de vol du territoire ivoirien.

L'Onuci assure traditionnellement le transport, grâce à ses hélicoptères, des personnalités du camp Ouattara qui quittent et reviennent au Golf Hôtel, où M. Ouattara et son équipe vivent retranchés depuis mi-décembre. - AFP

 

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