L'opération militaire aérienne pour empêcher les forces de Mouammar Kadhafi de s'en prendre à la population libyenne a commencé mais la porte de la diplomatie reste ouverte, a déclaré samedi Nicolas Sarkozy.
Le président français a fait état dans une courte déclaration de l'accord intervenu lors du sommet de Paris regroupant des pays européens, arabes et nord-américains pour obliger le dirigeant libyen à respecter la résolution du conseil de sécurité des Nations unies adoptée jeudi soir.
"Les participants sont convenus de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires, en particulier militaires, pour faire respecter les décisions du conseil de sécurité des Nations Unies", a-t-il dit.
"C'est pourquoi, en accord avec nos partenaires, nos forces aériennes s'opposeront à toute agression des avions du colonel Kadhafi contre la population de Benghazi", a-t-il ajouté.
"D'ores et déjà, nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville de Benghazi. D'ores et déjà, d'autres avions français sont prêts à intervenir contre des blindés qui menaceraient des civils désarmés", a-t-il poursuivi.
Nicolas Sarkozy a toutefois laissé une porte ouverte.
"Il est encore temps pour le colonel Kadhafi d'éviter le pire en se conformant sans délai et sans réserve à toutes les exigences de la communauté internationale. La porte de la diplomatie se rouvrira au moment où les agressions cesseront", a-t-il expliqué dans son allocution.
Mais, pour les participants au sommet de Paris, le dirigeant libyen n'a pas respecté l'ultimatum lancé jeudi soir par la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et des pays arabes, qui ont exigé un cessez-le-feu immédiat et le retrait des forces libyennes qui ont attaqué les populations civiles.
"Le colonel Kadhafi a méprisé cet avertissement", a souligné Nicolas Sarkozy. "Au cours des dernières heures, ses forces ont intensifié leurs offensives meurtrières."
L'objectif de la coalition réunie au sommet samedi n'est pas de prendre le contrôle de la Libye, a-t-il poursuivi en insistant à plusieurs reprises sur la participation de pays arabes à l'opération militaire en cours.
"L'avenir de la Libye appartient aux Libyens. Nous ne voulons pas décider à leur place", a expliqué Nicolas Sarkozy.
Le seul objectif est de venir en aide à un peuple en "danger de mort", "au nom de la conscience universelle qui ne peut tolérer de tels crimes", a-t-il dit.
"Nous le faisons pour protéger la population civile de la folie meurtrière d'un régime qui, en assassinant son propre peuple, a perdu toute légitimité." - Reuters