Aïcha Kadhafi, la fille du dirigeant libyen, s'est adressée dans la nuit de jeudi à vendredi aux partisans de son père rassemblés dans Tripoli. Elle a déclaré qu'en exigeant la démission du dirigeant libyen, les Occidentaux insultaient tous les Libyens.
Plusieurs centaines de personnes s'étaient massées dans la soirée à l'intérieur de Bab al-Aziziah, l'enceinte où vit le colonel Mouammar Kadhafi. "En 1911, l'Italie a tué mon grand-père (...) et aujourd'hui, ils tentent de tuer mon père. Qu'Allah condamne leurs mains", a-t-elle lancé à la foule.
Son discours, retransmis en direct par la télévision libyenne, coïncidait avec le 25e anniversaire du bombardement du palais présidentiel de Bab al-Aziziah par l'armée américaine. L'attaque de 1986 avait été ordonnée par l'ex-président américain Ronald Reagan en riposte à un attentat à la bombe contre une discothèque de Berlin commis, selon Washington, avec la complicité libyenne.
Aïcha Kadhafi, vêtue d'un blouson de cuir noir et d'un foulard vert sur les cheveux, a rappelé qu'elle avait cinq ans lors de ce bombardement américain.
Acclamée par la foule
"Ils ont fait pleuvoir sur nous leurs missiles et leurs bombes, ils ont tenté de me tuer, ils ont tué des dizaines d'enfants en Libye. Aujourd'hui, un quart de siècle plus tard, les mêmes missiles, les mêmes bombes pleuvent sur les têtes de mes enfants, de vos enfants", a-t-elle dit dans son discours, régulièrement interrompu par les acclamations de la foule.
Quelques heures plus tôt, la télévision libyenne avait signalé des bombardements d'avions de l'OTAN sur Tripoli. Le "groupe de contact" sur la Libye, réuni mercredi au Qatar, a réclamé pour la première fois le départ de Mouammar Kadhafi.
Mais pour Aïcha Kadhafi, "parler de la démission de Kadhafi est une insulte à tous les Libyens, parce que Kadhafi n'est pas en Libye, mais dans le coeur de tous les Libyens". Puis, s'adressant aux puissances qui mènent depuis le 19 mars des frappes aériennes en Libye en application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, la fille du "Guide" leur a demandé qui étaient ces civils qu'elles sont censées protéger. - AFP