Quelques officiers français effectuent une mission pour conseiller le Conseil national de transition (CNT) libyen, organe de la rébellion contre Mouammar Kadhafi, a indiqué mercredi le gouvernement français au lendemain d'une annonce similaire de la Grande-Bretagne.
"Dans le cadre de notre coopération bilatérale avec les autorités du CNT, la France a placé auprès de notre envoyé spécial à Benghazi un petit nombre d'officiers de liaison qui assurent une mission de liaison auprès du CNT", a déclaré la porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères, Christine Fages.
"L'objectif est précisément de prodiguer au CNT des conseils d'ordre essentiellement techniques, logistiques et organisationnels pour aider à renforcer la protection des populations civiles et améliorer la distribution de l'aide humanitaire et médicale", a-t-elle précisé.
Selon le porte-parole du gouvernement, François Baroin, le nombre de ces officiers français est inférieur à 10.
Le président Nicolas Sarkozy recevait mercredi en milieu de journée le président du CNT libyen Moustapha Abdeljalil pour faire le point sur la situation dans son pays après un mois de bombardements aériens alliés sur son pays.
Londres a annoncé mardi l'envoi de conseillers militaires auprès de la résistance libyenne. "Au total, il y aura moins de 20 militaires" britanniques, a annoncé un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, sans spécifier "pour des raisons de sécurité" la date précise à laquelle l'équipe sera envoyée à Benghazi, fief des rebelles.
La semaine dernière, un responsable occidental s'exprimant sous couvert d'anonymat avait indiqué à un journaliste de l'AFP en Libye que la France, l'Italie et la Grande-Bretagne avaient des attachés militaires présents à Benghazi.
Les annonces françaises et britanniques interviennent au moment où les rebelles libyens réclament une intervention au sol des Occidentaux, écartée par Paris et Londres. La résolution 1973 de l'ONU exclut une "force étrangère d'occupation sous quelque forme que ce soit".
Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a de nouveau exprimé cette position mercredi à la sortie de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. Mais il a jugé que le débat qui se développe actuellement sur le recours à une intervention au sol "mérite une réflexion internationale".
Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé s'était déclaré mardi "tout à fait hostile" à cette option.
La veille, les rebelles qui contrôlent la ville libyenne assiégée de Misrata ont demandé pour la première fois l'intervention de troupes occidentales au sol pour les secourir, alors que le régime du colonel Kadhafi se montre de plus en plus confiant dans l'évolution de la situation militaire.
Nouri Abdallah Abdoullati, l'un des chefs insurgés dans cette ville à 200 km à l'est de Tripoli, a indiqué à la presse que les rebelles demandaient l'envoi de soldats français et britanniques sur la base de principes "humanitaires".
"Auparavant, nous demandions qu'il n'y ait aucune interférence étrangère, mais c'était avant que Kadhafi utilise des roquettes Grad et des avions". "Désormais, il s'agit d'une situation de vie ou de mort", a-t-il déclaré. - AFP