Le gouvernement libyen a demandé mardi la convocation dès que possible d'un sommet extraordinaire de l'Union africaine pour mobiliser le continent et faire face à l'agression extérieure en Libye, a-t-on appris de source officielle.
Ma délégation a proposé la tenue dès que possible d'une session extraordinaire de l'Assemblée de l'Union Africaine, a déclaré à Addis Abeba le ministre des Affaires étrangères libyen, Abdelati Obeidi.
Ce sommet devra permettre à notre continent de mobiliser ses capacités pour faire face aux forces extérieures qui nous agressent, a affirmé M. Obeidi, dont une copie de son discours a été transmise à l'AFP.
Le ministre s'exprimait au siège de l'UA, devant le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'organisation continentale, dans le cadre des discussions en cours depuis lundi pour tenter de trouver une solution négociée au conflit en Libye.
Interrogé à ce propos par la presse, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, a jugé important de travailler à la tenue d'un sommet extraordinaire consacré aux questions de sécurité en Afrique, et notamment au conflit libyen.
Des consultations vont être entamées pour la tenue d'un tel sommet dans les semaines prochaines, a indiqué M. Lamamra.
Nous laissons cette question (d'organiser un sommet) à l'UA, a commenté pour sa part Abdallah Alzuberi, qui dirige la délégation des rebelles du Conseil national de la transition (CNT), présente pour la première fois dans la capitale éthiopienne.
Lundi, les dirigeants de l'UA s'étaient entretenu séparément avec les membres des deux délégations, y voyant un début encourageant vers une solution négociée.
Les rebelles du CNT continuent cependant d'exiger en préalable à toute solution négociée le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de ses fils.
Le gouvernement libyen a de son côté accepté depuis fin mars une feuille de route de l'UA qui prévoit un cessez-le-feu immédiat, un acheminement de l'aide humanitaire et le lancement d'un dialogue en vue d'une transition.
Le régime refuse néanmoins le départ du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans et confronté depuis mi-février à une rébellion qui tient une partie du territoire libyen.
Les rebelles ont accueilli avec méfiance la médiation de l'UA, initiée début mars, en soulignant les liens étroits et anciens qui unissent cette organisation au colonel Kadhafi, dont il est également l'un des principaux bailleurs de fonds.
Notre espoir repose toujours dans le Comité des chefs d'Etats de l'UA pour poursuivre ses efforts en faveur d'une solution négociée, a poursuivi M. Obeidi, dénonçant la volonté des puissances occidentales de recoloniser l'Afrique.
Il a appelé l'UA à condamner vigoureusement les frappes de drones américains, ainsi que le déploiement de conseillers militaires occidentaux sur le territoire libyen, qui constituent selon lui une violation des résolutions de l'ONU et une claire préparation de la future aggression contre la Libye.
Mardi soir, après une nouvelle journée de réunions consacrées en grande partie à la Libye, l'UA a de nouveau entendu les représentants des deux camps belligérants, toujours séparément.
Nous en sommes à l'étape d'écouter leurs vues, a précisé M. Lamamra, qui a fait état de plusieurs propositions dans chacun des camps.
Nous échangeons avec l'UA, nous avons exposé nos vues pour résoudre le conflit (...) les discussions se déroulent très bien, a commenté le représentant des rebelles. - AFP