Six militaires et une jeune fille ont été tués dans l'opération conduite vendredi par l'armée burkinabè contre des mutins dans la capitale économique Bobo Dioulasso (sud-ouest), a annoncé samedi le gouvernement.
Il y a eu six militaires tués dans l'enceinte du camp des mutins lors de l'opération, a déclaré le ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité, Jérôme Bougouma, lors d'une conférence de presse.
Ceux qui sont tombés, c'est suite à une résistance, il y a eu une riposte des éléments d'intervention, a-t-il expliqué, refusant toutefois de dire s'il s'agissait bien de mutins.
Une jeune fille a été tuée par une balle perdue dans un quartier, a-t-il ajouté, confirmant une information donnée de source militaire.
Vingt-cinq civils et huit militaires ont été blessés, a-t-il poursuivi. Un bilan donné auparavant par une source hospitalière faisait état de neuf civils et 12 militaires blessés.
Un détachement de la garde présidentielle venu de Ouagadougou, appuyé par des parachutistes commandos et des gendarmes, était intervenu vendredi à Bobo Dioulasso, livrée depuis mardi soir aux tirs en l'air et pillages massifs de mutins.
Ces troupes ont mis fin aux agissements des militaires mutins, a souligné le ministre.
Selon une source gouvernementale, l'état-major s'est rendu samedi matin dans la ville pour constater la fin des opérations.
Nous avons arrêté plus de 57 mutins, a souligné Jérôme Bougouma. Les opérations de ratissage se poursuivent avec l'aide des populations pour procéder à l'arrestation des mutins en fuite.
Le gouvernement reste ouvert aux négociations, au dialogue mais, en cas de nouveaux excès, il rétablira l'ordre et la discipline, a-t-il averti.
Selon le ministre de la Justice Jérôme Traoré, des poursuites seront engagées contre les mutins.
Nous sommes en train de ramasser les armes, les munitions et les objets volés. Cette phase risque de durer une à deux semaines, parce qu'il y a beaucoup d'objets qui ont été volés par les mutins, a indiqué à l'AFP un commandant de l'opération.
Des habitants ont confirmé que la nuit a été calme et que la vie a repris dans la ville. La garde présidentielle reste positionnée sur les principales voies mais nous laisse circuler, a dit un résident.
C'était la première fois que le régime du président Blaise Compaoré recourait à la force depuis le début, en mars, des mutineries de soldats à travers le pays qui ont sérieusement déstabilisé le pouvoir. – avec AFP