Quatre-vingt treize militaires ont été arrêtés dans la capitale économique du Burkina Faso, Bobo Dioulasso (sud-ouest), où une mutinerie a été matée par l'armée en fin de semaine dernière, a-t-on appris lundi de source militaire.
«On a pris 93 mutins», a déclaré à l'AFP un officier commandant l'opération.
Le précédent bilan faisait état de 57 arrestations.
«Il y a des militaires mutins qui sont revenus d'eux-mêmes ce (lundi) matin au camp (d'où est partie la contestation), mais ceux qui ont commis beaucoup d'exactions et qui ne veulent pas se rendre, on les recherche avec l'appui de la population», a poursuivi l'officier.
«L'opération de ratissage continue. Chaque jour il y a des arrestations, on découvre de l'armement et des objets volés. On restera jusqu'à ce que le boulot soit totalement fini», a-t-il indiqué.
Un détachement de la garde présidentielle, appuyé par des parachutistes commandos et des gendarmes, avait maté vendredi la mutinerie à Bobo Dioulasso, livrée depuis mardi soir aux tirs en l'air et pillages massifs de militaires.
Six militaires -«tous des mutins», selon l'officier- ont été tués lors de l'opération et une jeune fille de 14 ans est morte d'une balle perdue, selon le gouvernement.
Une délégation de quatre ministres a rencontré lundi les commerçants, dont «80%» des biens pillés ont été retrouvés, a déclaré à l'AFP le maire, Salia Sanou.
Le couvre-feu instauré en raison des troubles a été allégé: il est désormais fixé de 21h (heure locale et GMT) à 5h.
Avec l'opération de vendredi, c'était la première fois que le régime du président Blaise Compaoré recourait à la force depuis le début, en mars, des mutineries de soldats dans le pays, qui l'ont sérieusement déstabilisé. – avec AFP