Des responsables socialistes français ont dénoncé mercredi un «torrent de boue» ou un «feuilleton nauséabond» après la plainte de l'écrivaine et journaliste Tristane Banon pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn.
«Je ne connais pas le fond de cette affaire et je n'ai plus envie de commenter ce torrent de boue et, permettez-moi de le dire, ce torrent de merde qui envahit aujourd'hui les ondes et la vie politique française», a déclaré Manuel Valls, député et candidat à l'investiture du parti socialiste pour la présidentielle de 2012.
«On ne va pas entretenir un feuilleton nauséabond chaque jour (...) Ca devient pénible et même écoeurant pour les gens d'écouter cela alors que les Français sont confrontés à bien des problèmes», a aussi estimé Jean-Marc Ayrault, chef du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, sur la radio France Info.
Tristane Banon, 32 ans, a porté plainte mardi à Paris pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn pour des faits remontant à 2003 et contestés par l'ex-patron du FMI. Cette plainte intervient au moment où la justice américaine semble prête à abandonner les poursuites engagées à New York pour crimes sexuels contre l'ex-patron du FMI.
La jeune femme affirme avoir été agressée sexuellement par M. Strauss-Kahn alors qu'elle était une amie de sa fille et venait l'interviewer dans le cadre de la préparation d'un livre. Les avocats de DSK ont annoncé de leur côté une plainte pour dénonciation calomnieuse.
Manuel Valls a indiqué à la radio française RTL avoir «eu personnellement Dominique Strauss-Kahn au téléphone» après sa remise en liberté sur parole à New York le 1er juillet. «La seule chose qu'il m'ait dite, c'est que ce n'était pas fini et qu'il voulait retrouver son honneur et attendait que l'affaire se termine».
L'affaire DSK empoisonne la vie du parti socialiste, secoué par l'hypothèse d'un retour en course de l'ancien favori des sondages dans sa primaire organisée pour désigner son candidat à la présidentielle.
«Je ne doute pas un seul instant que Dominique Strauss-Kahn sera à la hauteur de ses responsabilités pour demain faire gagner la gauche mais cela lui appartient, laissons-lui ce temps judiciaire personnel et politique», a ajouté Manuel Valls, pour qui l'ancien patron du FMI est «innocent» et «subit un enfer». - AFP