Le Texas a exécuté, jeudi, un citoyen mexicain reconnu coupable du viol et du meurtre d'une adolescente, après que la Cour suprême des États-Unis eut refusé d'entendre un appel appuyé par la Maison-Blanche visant à suspendre sa peine en raison d'inquiétudes quant au respect des traités internationaux.
Humberto Leal, 38 ans, a reçu une injection létale pour le meurtre d'Adria Sauceda, survenu en 1994. L'adolescente de 16 ans a été assommée mortellement avec un morceau d'asphalte.
M. Leal a été déclaré mort à 18 h 21 jeudi.
Plus tôt dans la journée, le plus haut tribunal du pays avait refusé d'ordonner le report de son exécution, malgré la demande en ce sens de l'administration Obama.
Les policiers n'ont pas dit à l'homme qu'il avait le droit de demander l'aide du consulat du Mexique après son arrestation, comme le prévoient les traités de la Convention de Vienne. Ses avocats estimaient que les autorités avaient violé la convention en ne l'informant pas de ses droits et estimaient qu'une aide consulaire aurait pu l'aider à organiser sa défense.
Le cas de M. Leal a soulevé des questions sur le traitement d'autres étrangers condamnés aux États-Unis, et sur les implications que cela pourrait avoir sur les Américains détenus à l'étranger.
Le débat n'est pas nouveau. Le Texas, l'État américain qui exécute le plus de condamnés, a déjà exécuté d'autres citoyens étrangers qui avaient évoqué les mêmes arguments qu'Humberto Leal, notamment en 2008.
Les avocats de M. Leal avaient interjeté appel en faisant valoir un projet de loi présenté le mois dernier au Sénat par le démocrate Patrick Leahy, du Vermont. Le projet vise à permettre aux États-Unis de se conformer à la Convention de Vienne sur les relations consulaires en ce qui concerne l'arrestation de citoyens étrangers, et à permettre la révision judiciaire des dossiers d'étrangers condamnés aux États-Unis afin de déterminer si l'absence d'aide consulaire a pu avoir un impact significatif dans l'issue de leur dossier.
Fait inhabituel, l'administration Obama est intervenue dans cette affaire, quand l'avocat général du gouvernement, Donald Verrilli Jr, s'est joint à l'appel de M. Leal en demandant à la cour de suspendre l'exécution et de donner au moins six mois au Congrès pour analyser le projet de loi de M. Leahy.
«Ce projet de loi aurait donné à M. Leal l'occasion de démontrer qu'avec une assistance consulaire, il n'aurait probablement pas été condamné, et encore moins condamné à mort», a fait valoir Sandra Babcock, l'une des avocates de M. Leal.
Les avocats du condamné avaient le soutien du gouvernement mexicain et d'autres diplomates, qui estimaient que l'exécution devait être suspendue pour permettre la révision du dossier. Certains ont prévenu que son exécution violait les dispositions de la Convention de Vienne et pourrait mettre en danger les Américains à l'étranger. – avec AFP