Ahmed Wali Karzaï, demi-frère du président afghan Hamid Karzaï et homme fort du sud du pays, a été tué mardi chez lui à Kandahar, ont annoncé des responsables afghans, un assassinat aussitôt revendiqué par les rebelles talibans.
Le meurtre de cet homme controversé, accusé notamment d'être impliqué dans le trafic de drogue, est un sérieux revers pour Kaboul, tant il était un indéfectible soutien de son frère dans cette région instable et stratégique où les forces de l'Otan tentent de repousser les rebelles talibans.
Nous pouvons confirmer qu'il a été tué, a déclaré à l'AFP le porte-parole des autorités provinciales de Kandahar, Zalmay Ayoubi.
Le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Seddiq Seddiqi a confirmé l'attentat contre le frère du président Karzaï et la mort de celui-ci.
Un porte-parole des talibans, joint par l'AFP, a revendiqué l'assassinat du frère du président, le qualifiant d'un des plus grands succès des talibans depuis la reprise de leurs offensive au printemps.
Selon Yousuf Ahmadi, l'assassin de Wali Karzaï, nommé Sardar Mohammad, avait été chargé de l'assassinat par les talibans.
Un membre de l'agence afghane du renseignement (NDS) avait auparavant indiqué, sous le couvert de l'anonymat, que l'assassin se nommait Sardar Mohammad, et qu'il était un vieil ami de Ahmed Wali Karzaï à qui il rendait visite à son domicile.
Sardar et Ahmed Wali étaient seuls dans la pièce, Sardar a sorti son pistolet et a abattu Ahmed Wali Karzaï. Les gardes du corps se sont alors précipités dans la pièce et ont abattu Sardar, a-t-il expliqué.
Un haut responsable du ministère de l'Intérieur a lui raconté à l'AFP que le responsable de sa garde rapprochée (...) a ouvert le feu sur Ahmed Wali Karzaï et l'a tué. Son mobile est peu clair, il n'est pas clair s'il avait un lien avec les insurgés ou si son geste s'explique par une autre raison, a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.
Ahmed Wali Karzaï avait été régulièrement accusé ces dernières années par les services de renseignement américains et la presse de ce pays d'être corrompu et impliqué dans le trafic de drogue, accusations qu'il avait toujours démenties en soulignant qu'aucune preuve ne les étayait.
Si qui que ce soit a des preuves ou des documents contre moi, qu'il les montre et je suis prêt à aller devant un tribunal, avait-t-il notamment déclaré après un article du quotidien américain New York Times à ce sujet.
Ces accusations avaient été relayées par des câbles diplomatiques confidentiels rédigés à l'ambassade américaine à Kaboul, publiés fin novembre par le site internet WikiLeaks.
La province de Kandahar, frontalière du Pakistan, est le berceau historique des talibans et l'une des régions les plus instables d'Afghanistan.
En mai 2009, Ahmed Wali Karzaï avait annoncé être sorti indemne d'une embuscade contre son convoi dans la province de Kaboul. – avec AFP