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Dialogue inclusif ou exclusif?

Jan 10, 2012

«Il n’est pas question d’exclure qui que ce soit de ce cadre de dialogue», position du Chef de l’Etat rapportée par Mgr Gomez du comité de médiation. Après quelques jours de désertion de la salle des Actes du Palais du Peuple, cadre du dialogue qualifié d’inclusif entre gouvernement et la classe politique pour, entre autres raisons, la consultation par le Comité de facilitation des autorités au plus haut niveau, les lieux ont retrouvé leur animation ce lundi, 9 janvier 2012 mais en l’absence de certains.

L’opposition radicale (le Collectif des Partis pour la Finalisation de la Transition, CPFT et l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès, ADP) a purement et simplement boudé le cadre. Et l’absence d’un des membres du Comité de facilitation, en l’occurrence, El hadj Rafiou Barry. Mgr Gomez a annoncé que ce dernier a démissionné du Comité de médiation avant de préciser: «Nous respectons l’opinion de chacun. Il a décidé de se retirer, nous ne lui avons pas posé de question, ni fait de commentaire. Je pense que c’est son plein droit».

Poursuivant son intervention, le Président du Comité de Médiation, Mgr Albert David Guillaume Gomez a fait le point de ses contacts, samedi et dimanche derniers. Samedi, avec le Président de la République et le dimanche, avec les représentants de l’ADP et du Collectif CPFT.

L’assistance a ainsi été instruite de la position du Président de la République quant à ce qui est convenu d’appeler la pomme de discorde qui fait observer la politique de la chaise vide par l’opposition radicale (le CPFT et l’ADP): le dialogue bipartite réclamé par l’opposition radicale.

«Nous avons convoqué la réunion d’aujourd’hui, pour rendre compte des démarches que nous avons faites puis, voir comment nous allons continuer. Si demain, à l’issue de la rencontre, ils [le CPFT et l’ADP, ndlr] viennent il ya toujours cinq places. S’ils ne viennent pas, il y a toujours cinq places. Donc, nous avons proposé que nous fassions la restitution.

Voilà le résultat des démarches que nous avons faites lorsque vous nous avez donné le mandat d’aller vers ceux qui ont quitté [le CPFT et l’ADP, ndlr] la table de négociation pour essayer de les convaincre de revenir:

1- ils ne peuvent empêcher personne de faire partie du cadre de dialogue;
2- néanmoins dans leur conception, il n’y a qu’eux et le gouvernement;
3- ils se réservent le droit de tirer toutes conséquences à caractère légal.

Donc, nous avons travaillé sur ces trois points: le premier n’appelle pas de commentaire. S’ils sont d’accord que tout le monde participe au dialogue alors, il s’agissait d’un autre dialogue qu’il voulait qu’on initie entre eux et le gouvernement.

Nous avons pris le temps nécessaire de rencontrer le gouvernement au plus haut niveau, le Premier responsable de ce pays qui a consenti à rencontrer l’équipe, à l’écouter et à donner la position du gouvernement tel que lui, il l’a donnée au Premier ministre.

- Première réponse, il n’est pas question d’exclure qui que ce soit de ce cadre de dialogue. C’est un dialogue inclusif. Donc, la réponse à un dialogue bipartite était évacuée.

- Deuxièmement, celui qui s’exclut, s’exclut. Le dialogue n’exclut personne. Mais, celui qui veut s’exclure, s’exclut.

- Troisièmement, il n’était pas question qu’il y ait une commission interministérielle dans la mesure où le gouvernement est libre de décider, de mandater qui il veut, pour pouvoir le représenter. C’est-à-dire que l’exigence "Commission interministérielle dans le dialogue bipartite" est exclue. Non seulement, le dialogue bipartite est exclu, mais même l’idée de Commission. C’est-à-dire si on fait confiance en Paul, c’est Paul qui représente le gouvernement. C’est ce qui justifie ici leur qualité de représentants du gouvernement. A charge pour eux de prendre des contacts, de consulter et tout ça. Mais ce qu’ils nous disent ici, engage en principe le gouvernement. Et je vous avais dit que le Ministre [de l’Administration du Territoire, ndlr] était prêt, il l’a dit, à venir personnellement au cas où cela s’avèrerait nécessaire».

Cette partie de son intervention a ainsi permis d’introduire Mme Barry Hadja Nantènin Camara, membre du Comité de médiation pour la lecture d’une Décision du Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Ce document en date du 29 décembre 2011, nomme Dr Yamory Condé (actuel Secrétaire général dudit ministère) et El hadj Ibrahima Sory Diabaté (Conseiller du ministre), comme représentants du gouvernement au dialogue. Et Mgr Gomez de préciser: «Ils font partie du cadre de dialogue et non membre du comité de facilitation».

Côté mouvance présidentielle, il est revenu au Secrétaire général du parti présidentiel, le RPG en la personne de Saloum Cissé de lire la liste des cinq personnes désignées pour le cadre du présent dialogue. Ces cinq personnes sont : Saloum Cissé, Alhassane Makanéra Kaké, Lancinet Cissé, Diao Kanté (UPR) et Soriba Sorel Camara (UDG).

Les centristes (Clubs des Républicains), par la voix d’Ibrahima Kassory Fofana, ont fait état de l’absence de consensus pour la désignation de leurs cinq représentants. Le leader de GPT s’est exprimé en ces termes: «Nous n’avons pas trouvé un consensus. Mais donnez-nous un peu de temps pour nous concerter».

Autre information d’importance du jour alors que nombre d’observateurs avaient les yeux tournés vers la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) quant à la reprise de ses activités, le Président du comité de médiation a fait part de la doléance de sa structure en direction du Président de la CENI afin qu’il n’y ait pas dégel des activités conformément à la déclaration que le Président Lousény Camara avait faite en annonçant la suspension momentanée ce, jusqu’à la date du 6 janvier 2012.

L’échéance étant arrivée à terme, même s’il n’y a pas eu de réaction de la présidence de la CENI, Mgr Gomez semble optimiste: «Nous n’avons pas reçu une réponse formelle écrite dans ce sens, mais il me semble que le Président de la CENI est sensible à notre doléance».

Il est annoncé 23 membres devant être dans le présent cadre du dialogue politique : 5 de la mouvance présidentielle, 5 représentant les centristes, 5 de l’opposition CPFT + ADP, 2 gouvernement et 6 du comité de médiation.

Au moment où nous nous apprêtions à mettre en ligne le présent article, il nous a été donné la raison de l’absence des représentants de l’ADP et le Collectif à la rencontre de ce lundi dans la salle des Actes du Palais du Peuple. En effet, les leaders de partis de cette obédience étaient réunis au siège de l’UFC d’Aboubacar Sylla (ADP). Un conclave qui aurait duré deux heures d’horloge. Le statu quo dans leur position a été réaffirmé au terme de leur rencontre, à savoir: un dialogue direct avec le pouvoir sans le Club des Républicains, accusé d’être plutôt de la mouvance présidentielle.

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