James Holmes, cet étudiant en neurosciences de 24 ans soupçonné d'être l'auteur de la fusillade qui a fait 12 morts et 58 blessés vendredi dans un cinéma d'Aurora, dans la banlieue de Denver (Colorado), était jusqu'à présent un jeune homme brillant et sans histoire, selon les premiers éléments de l'enquête et le témoignage de voisins et connaissances.
Fils d'une infirmière, Arlene, et d'un directeur d'une société de logiciels, Robert, il a été élevé à San Diego (Californie), Etat où il effectué ses études, laissant le souvenir d'un étudiant brillant.
A l'heure des réseaux sociaux, il ne semble avoir laissé aucune trace sur Facebook, LinkedIn, MySpace, Twitter, ni ailleurs sur Internet. Un voisin de longue date à San Diego, où le jeune homme a grandi, Tom Mai, se souvient d'un "gars timide", un "solitaire", issu d'une "très bonne famille".
James Holmes a obtenu au printemps 2010 une licence en neurosciences avec mention à l'Université de Californie à Riverside, selon un porte-parole de l'établissement. D'après Tom Mai, qui cite la mère de James Holmes, le jeune homme a par la suite décroché un master.
Mais ne trouvant pas de travail, il a décidé de retourner à l'université. Il étudiait depuis juin 2011 les neurosciences à l'Université du Colorado à Denver, dans un programme de doctorat dont il s'était retiré en juin 2012 pour une raison inconnue, selon l'établissement. Il étudiait notamment à Denver des thèmes comme la "base biologique des désordres psychiatriques et neurologiques".
Il était "au top du top", se souvient le président de l'université de Riverside, Timothy White. Holmes, ajoute-t-il, étudiait en particulier "la façon dont nous nous comportons tous. C'est ironique et triste". En dehors des études, James Holmes semblait mener une vie sans histoire. Il a joué au football américain au lycée et à l'université, pratiquant également la course à pied.
Selon Julie Adams, dont le fils a joué au football avec Holmes en premier cycle d'université, il a laissé peu de souvenirs à l'équipe. "Je ne pense pas que beaucoup des gamins le connaissaient. C'était un solitaire", dit-elle.
Jackie Mitchell, un déménageur qui vit à Aurora, non loin de l'appartement du suspect, explique avoir bu un verre avec lui mardi soir dans un bar. Holmes, témoigne-t-il, n'avait pas l'air en détresse ou violent. "On a juste parlé football. Il avait un sac à dos et des lunettes de 'geek', et avait vraiment l'air intelligent, je me disais que c'était un des étudiants", poursuit-il.
Quand James Holmes s'est rendu sans résistance après le massacre, sur le parking du cinéma, il a expliqué aux policiers qu'il avait piégé son appartement d'Aurora, avec divers récipients contenant des substances explosives et inflammables reliés par des fils.
A San Diego, une porte-parole du tribunal, Karen Dalton, a déclaré qu'il n'existait aucun dossier au nom de James Holmes, y compris pour des infractions routières. Le parquet du comté de Riverside, selon un porte-parole, n'a pas non plus trace de lui. Quant à la famille du jeune homme, elle est effondrée, a déclaré une porte-parole de la police de San Diego. – AfricaLog avec agence