Après la gestion ridicule de l’affaire Makhissa en Côte d’Ivoire, notre Ministre des Affaires étrangères fait face à une nouvelle situation dont la gestion relève, au moins, d’une connaissance minimale de l’administration.
Si "Guinea is back" veut dire, en termes très simplistes, le retour du pays sur la scène internationale, avec sa célébrité d’antan, eh bien, Dr Niankoye Lamah qui gère notre diplomatie, ne semble rien piger. Naturellement, cela ne devrait pas surprendre de la part de celui qui n’avait jamais pensé dépasser les fonctions de directeur général adjoint d’un hôpital qui a encore du mal à mériter de son statut de CHU.
Ainsi, venu accidentellement dans le gouvernement, et de surcroit comme Ministre des Affaires étrangères, poste qui le met au-devant de la scène internationale après le Président de la République, M. Lamah ne fait que multiplier les bourdes en matière de gestion de son département. Aussi bien sur le plan interne que sur le plan international.
On ne va revenir sur sa maladresse dans l’affaire de l’ambassadeur Mme Makhissa Diaby Camara en Côte d’Ivoire. Le dernier cas en date, c’est sa façon de réagir à la mesure de notre ambassadeur à Washington, Blaise Chérif. Un cadre de la haute administration internationale avec toutes les rigueurs qui cela requiert.
Il est connu du Ministre Niankoye, de se faire ristourner par les promus au poste d’ambassadeur de Guinée. On a encore en mémoire sa tentative d’escroquer un ambassadeur nommé dans un pays de l’Afrique centrale. Dr Niankoye Lamah ne s’était pas gêné à demander à ce dernier de lui filer quelques billets de banque en signe de reconnaissance à cette nomination car, devait-il marteler, «c’est moi qui vous ai fait nommer par le Président Alpha Condé», ne sachant même pas les relations entre ce dernier et le Chef de l’Etat. Bon, on passe.
Comme nous le disions plus haut, le dernier cas des pratiques honteuses de notre "Chef de la diplomatie", est son refus d’apprécier la pratique orthodoxe dans la gestion de notre ambassadeur à Washington. Peut-être voit-il en Blaise Chérif son remplaçant potentiel ! En tout cas, Blaise Chérif est un ancien fonctionnaire des Nations-Unies désormais, «victime de la rigueur qu’il aurait instaurée à l’ambassade de Guinée à Washington. Entre autres mesures, il aurait exigé que tous les fonctionnaires respectent les horaires de bureau et aurait annoncé que toute absence non justifiée ferait l’objet d’une retenue proportionnelle sur salaire. Si l’on en croit certains Guinéens venant des USA, l’amélioration des services offerts par l’ambassade aux Guinéens serait nettement perceptible depuis l’arrivée de M. Blaise Chérif», rapporte un confrère.
Ce qui devrait bientôt devenir, si ça ne l’est déjà, une affaire d’Etat est justement, la situation d’absentéiste d’un agent diplomatique évoluant dans la juridiction de Washington, en l’occurrence Michel Doré, chargé du protocole à l’ambassade.
Après avoir remarqué l’absence de son agent à plusieurs reprises, en dépit des nombreuses mises en garde, l’ambassadeur, en homme responsable, tape du poing sur la table. Fort de ses relations, notamment avec son Ministre, Michel refuse d’entendre raison.
Comme en pareil cas, quand un agent n’est pas performant et de surcroit se fait remarquer par ses absences fréquentes, les échelles de sanctions prévues dans le code du travail, sont aussitôt appliquées. C’est ce qui s’est produit entre l’ambassadeur Blaise Chérif et Michel Doré.
On était ainsi finalement arrivé à l’étape de la suspension du salaire. Mais, ce que l’ambassadeur ignorait, d’ailleurs était-il obligé de le savoir, c’est que Michel Doré était un proche et protégé du Ministre des Affaires étrangères, Dr Niankoye Lamah.
Face aux quatre (4) mois de désertion de son poste, Michel Doré a vu son salaire suspendu par son chef hiérarchique pour les 3 (trois) mois. Mis au parfum par son protégé, le Ministre des Affaires étrangères, ni plus ni moins, exige de l’ambassadeur le paiement de trois (3) mois de salaire de l’agent déserteur. Pour la simple raison, qu’au lieu de 4 (quatre) d’absence avérée du sieur Doré, il avait une autorisation d’un mois de congé reconnu par l’ambassadeur qui, se renseignant autour de son agent à Conakry, a reçu comme justificatif, «une fausse attestation médicale» qui lui «aurait été envoyée, faisant état d’une opération de la cataracte que Michel Doré aurait subie dans une clinique à Paris», selon un confrère.
Mais, ce que M. Doré et ses complices ignoraient à leur tour, c’est que l’ambassadeur Blaise Chérif était au courant que Michel Doré «était régulièrement dans le bureau du ministre des Affaires étrangères tout au long de son séjour en Guinée».
Vérifiant l’authenticité du certificat médical qui lui a été adressé, l’ambassadeur Chérif se renseigne auprès de la clinique sensée traiter Michel Doré à Paris: «Vérification faite par l’ambassade de Guinée à Washington, la clinique parisienne en question aurait dit qu’aucune personne du nom de Michel Doré n’aurait été opérée dans la clinique», rapporte notre confrère.
L’ambassadeur était ainsi conforté dans sa position qu’il ne s’agissait que d’un abandon de poste par Michel Doré. Et il prend, en toute responsabilité, la mesure de suspension de salaire de l’agent indélicat.
Jusqu’au moment de cette mise en ligne, l’ambassadeur ne s’est pas plié aux exigences de son Ministre. Une intransigeance de l’Ambassadeur qui s’expliquerait, sans doute, par principe et en application des règles cartésiennes de bonne gestion des ressources du contribuable guinéen.
Aux dernières nouvelles, le Président Alpha Condé qui a appris la nouvelle, tranche sans hésiter en se rangeant du côté de son représentant auprès de l’Uncle Sam. Il apporte tout son soutien à son plénipotentiaire qui, fait rare d’ailleurs chez les gestionnaires de deniers publics, a demandé que le salaire de l’employé récalcitrant qui était retenu pendant toute la période d’absence non justifiée de trois (3) mois soit versé au trésor public. Un exemple qui devrait être suivi par d’autres gestionnaires de la chose publique.
On ne sait d’ailleurs pas comment Michel Doré s’est retrouvé comme diplomate, même si des bribes d’informations sont parvenues à la rédaction d’AfricaLog.
En attendant, Blaise Chérif est un diplomate de carrière qui, dès sa première rencontre avec ses compatriotes vivant dans la région métropolitaine de Washington, en novembre 2011, leur avait déroulé sa feuille de route qui comportait en bonne place: «la réconciliation nationale, la promotion de la Guinée aux Etats-Unis, l’utilisation et le soutien de toutes les ressources humaines et bonnes volontés pour contribuer à rehausser l’image du pays, la promotion de la Guinée à travers des activités économiques».
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