La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé mercredi tous les dirigeants africains de la région à cesser de soutenir les rebelles du M23 en République démocratique du Congo.
Soulignant que 285.000 personnes avaient été contraintes de fuir devant l'avancée des rebelles, Mme Clinton a appelé le M23 à respecter les termes d'un cessez-le-feu qu'ils ont accepté et à se retirer de la ville de Goma, dans l'est du pays.
Nous appelons les dirigeants et les gouvernements dans toute la région à cesser et empêcher le soutien au M23 depuis leur territoire, a déclaré Mme Clinton après une rencontre avec la présidente de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma.
Selon l'ONU et Kinshasa, les rebelles bénéficient du soutien du Rwanda et l'Ouganda voisins.
Les conséquences humanitaires du conflit dans l'est du pays sont dévastatrices, a poursuivi la chef de la diplomatie américaine.
En ce qui concerne le M23, il n'y a qu'une seule issue. Ils doivent respecter les engagements pris (...), mettre un terme à leurs attaques, se retirer de Goma et revenir à leurs positions du mois de juillet, a-t-elle ajouté.
Toute aide militaire apportée au M23 est en violation de l'embargo de l'ONU sur les armes, a encore pointé la chef de la diplomatie américaine, soulignant que Washington avait été encouragé par le résultat du sommet de quatre chefs d'Etat de la région tenu à Kampala le week-end dernier.
Les présidents de la RDC, de l'Ouganda, de la Tanzanie et du Kenya ont demandé dans une déclaration finale aux rebelles d'arrêter la guerre, de se retirer de Goma, et enjoint Kinshasa de prendre en compte leurs revendications.
Le président rwandais, Paul Kagame, n'avait pas fait le déplacement dans la capitale ougandaise mais était représenté par sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.
Interrogée sur le soutien apporté selon l'ONU par le Rwanda --qui s'en défend-- au M23, Nkosazana Dlamini-Zuma a estimé que ça ne servait à rien de pointer du doigt tel ou tel pays.
Le Rwanda fait partie de la région des Grands Lacs. La décision a été prise qu'il fallait une force neutre (d'interposition), et le Rwanda était là et a soutenu cette décision, a-t-elle ajouté.
La rébellion congolaise du M23 a amorcé mercredi son retrait de Goma, selon l'ONU et des témoins, pour se replier au nord de cette ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), un préalable posé par Kinshasa avant toute négociation de paix.
Les premiers mouvements semblaient cependant surtout concerner du matériel. Le repli des troupes elles-mêmes vers les positions d'origine de la rébellion, dans la région de Rutshuru, ne devait débuter que jeudi, a expliqué le chef militaire du M23, Sultani Makenga.
Les soldats du M23 sont d'ex-rebelles en majorité tutsi congolais intégrés dans l'armée de RDC en 2009 après la signature d'accords de paix.
Ils se sont mutinés en avril, en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté les accords. L'enjeu est notamment pour eux de pouvoir rester dans leur région du Kivu. – AfricaLog avec agence