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Contre-offensive de l’armée centrafricaine

Dec 29, 2012
Contre-offensive de l’armée centrafricaine

Les forces armées centrafricaines ont déclenché vendredi une contre-offensive pour reprendre aux rebelles la ville stratégique de Bambari (centre), tandis qu'ont été annoncées des négociations «sans délai» et «sans condition» sous l'égide de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC).

D'intenses combats ont eu lieu vendredi à Bambari, place forte des forces fidèles au président François Bozizé, située à 300 km au nord-est de la capitale Bangui, selon une source militaire centrafricaine. Cette ville était tombée en quelques heures le 23 décembre aux mains des rebelles du Séléka, désormais proches de Bangui.

«Des éléments des Forces armées centrafricaines ont attaqué Bambari pour essayer de la reprendre. Les combats ont été particulièrement violents. On ne sait pas encore qui contrôle la ville», a indiqué cette source sans plus de précisions.

De sources concordantes, l'attaque, qui a débuté à 07 h 00 et duré plusieurs heures, s'est soldée par des «pertes en vies humaines», sans qu'aucune partie ne soit en mesure de donner un bilan.

Selon une source humanitaire, «des témoins situés à 60 km de Bambari ont entendu des détonations et des tirs d'armes lourdes pendant plusieurs heures dans la journée».

Cette reprise des combats intervient au moment même où la mission de médiation de la CEEAC a annoncé dans la soirée l'organisation de négociations «sans délai» et «sans condition» entre les belligérants à Libreville.

«Tout le monde accepte d'aller au dialogue. Sans condition. Sans préalable», a assuré le général Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la CEEAC.

«Personne n'a posé de conditions particulières (...) ni le président (centrafricain) ni le gouvernement, ni les rebelles, ni l'opposition démocratique, ni les politico-militaires (ex-rebelles)», a-t-il précisé.

Le général a assuré que le dialogue aurait lieu «sans délai» mais refusé de fixer une date, ne confirmant pas celle du 10 janvier avancée par une source proche du dossier.

Le général a admis l'éventualité de nouvelles «escarmouches» futures, tout en soulignant que «rien à Bambari» ne s'opposait à l'ouverture d'un dialogue.

Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC - dont les ministres centrafricain, tchadien, gabonais, ainsi que le commandant de la Force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC), le général Jean-Félix Akaga - se sont réunis vendredi soir à huis clos à Libreville pour discuter de la crise centrafricaine.

Les ministres ont annoncé à cette occasion qu'un contingent supplémentaire de la FOMAC, dont «560 hommes sont déjà sur le terrain», allait être déployé en Centrafrique.

L'objectif avoué est d'amener cette force à «s'interposer pour que Bangui et toutes les (autres) villes qui ne sont pas prises (par le Séléka) aujourd'hui ne puissent pas être visées par les rebelles», a souligné le ministre gabonais des Affaires étrangères Emmanuel Issoze Ngondet.

Le Tchad, quant à lui, a positionné des troupes à la sortie de la capitale centrafricaine, mais avec l'ordre de ne pas intervenir pour l'instant.

À Bangui, la situation était calme vendredi. Les prix des denrées alimentaires étaient néanmoins en forte hausse sur le marché, illustration des inquiétudes des habitants devant la menace rebelle. Ces derniers jours, des dizaines de Congolais ont préféré rentrer chez eux, en traversant le fleuve Oubangui qui sépare la capitale de la République démocratique du Congo, mais le flux s'était tari vendredi.

Les Américains ont néanmoins décidé d'évacuer leur ambassade, tandis que l'ambassade de France faisait l'objet d'une protection importante, mais discrète de l'armée française.

La France a annoncé vendredi soir l'envoi en renfort de 150 militaires français, une compagnie d'infanterie de parachutistes venue de Libreville. Ils sont arrivés sur place vendredi matin, a indiqué le ministère de la Défense, confirmant une information de la radio RFI. Ils renforcent les quelque 250 soldats français déjà présents sur la base M'Poko de l'aéroport de Bangui, a-t-on ajouté.

Mais le premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répété vendredi, comme le président François Hollande la veille, que la France, ex-puissance coloniale, n'avait «pas l'intention d'intervenir pour régler les affaires intérieures» de la Cenfrafrique. «Si elle intervient, c'est uniquement pour protéger ses ressortissants», a-t-il dit.

Sans être généralisé, un sentiment antifrançais commençait à apparaître dans une partie de la population, probablement instrumentalisé par des radicaux du régime.

Vendredi matin, environ 300 femmes ont manifesté pour la paix, à l'initiative d'associations proches du régime qui appelle la communauté internationale à intervenir.

La coalition du Séléka a pris les armes le 10 décembre pour réclamer le respect d'accords de paix signés avec le gouvernement entre 2007 et 2011, qui prévoyaient le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des combattants.

La Centrafrique, pays enclavé de cinq millions d'habitants, parmi les plus pauvres de la planète, était engagée depuis 2007 dans un processus de paix après des années d'instabilité, de multiples rébellions et mutineries militaires qui ont ravagé son tissu économique et l'ont empêchée de tirer profit de ses ressources naturelles. – AfricaLog avec agence

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